Les médecins étrangers annoncent une grève nationale à partir du 12 mai !
Face à l’impasse politique et aux réponses jugées insuffisantes, les praticiens à diplôme hors Union européenne alertent Emmanuel Macron et appellent à une intervention urgente.
Publié : 7 mai 2025 à 9h47 par La rédaction
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Alors que les hôpitaux du pays peinent à recruter dans un contexte de forte tension sur le personnel médical, un nouveau front de crise s’ouvre. L’association IPADECC, qui représente les praticiens à diplôme hors Union européenne (PADHUE), a adressé un courrier au président de la République, dans lequel elle dénonce une situation devenue « insupportable » pour des centaines de médecins exerçant en France sans reconnaissance officielle.
Un concours controversé et une mobilisation sans précédent
Depuis la publication des résultats 2024 des Épreuves de Vérification des Connaissances (EVC), ces praticiens, formés hors de l’Union européenne mais en poste dans les hôpitaux français, dénoncent des conditions de sélection jugées opaques et injustes.
Selon l’association, des candidats ayant obtenu des notes satisfaisantes – parfois supérieures à 10 voire 14/20 – sont pourtant recalés, sans possibilité d’intégrer le dispositif de régularisation. Une situation d’autant plus incompréhensible qu’ils continuent, au quotidien, d’exercer au sein des hôpitaux, souvent dans des services en tension.
Les critiques se multiplient depuis plusieurs mois. Des chefs de service, professeurs de médecine, membres de jury et élus de toutes tendances politiques ont pris position. Tous dénoncent le manque de clarté du concours, l’absence de perspectives pour ces praticiens, et l’incohérence d’un système qui les considère compétents sur le terrain, mais inéligibles à une reconnaissance statutaire.
Une grève de la faim ignorée, une grève nationale annoncée
Malgré une grève de la faim entamée par plus de 300 PADHUE pour attirer l’attention des pouvoirs publics, les réponses n’ont pas été à la hauteur, déplorent les signataires. Dans leur lettre, ils affirment qu’aucune avancée concrète n’a été obtenue, en dépit des alertes répétées adressées au ministère de la Santé.
Face à ce qu’ils considèrent comme un déni de justice, les praticiens annoncent le déclenchement d’une grève nationale à compter du 12 mai 2025. Cette mobilisation est soutenue par plusieurs chefs de service et syndicats hospitaliers français.
« Nous refusons d’être ignorés davantage, alors que notre travail est salué par nos collègues et apprécié par nos patients depuis de nombreuses années », souligne le président de l’association IPADECC, Dr Bensaidi.
Un appel solennel à Emmanuel Macron
Dans leur courrier, les médecins adressent un appel direct au chef de l’État. Ils réclament une « décision courageuse et immédiate », estimant qu’il en va de l’intérêt général et de la santé des Français. Le président de la République est invité à prendre la mesure de l’urgence. « Faut-il encore faire attendre ces médecins alors que chaque jour, la santé des Français est menacée par l’insuffisance de personnel médical ? », interrogent-ils.
Alors que de nombreux postes restent vacants dans les établissements hospitaliers, ces praticiens s’étonnent que des professionnels expérimentés, déjà en poste, soient maintenus dans une situation précaire. Ils rappellent également leur engagement durant la pandémie de Covid-19, une période pendant laquelle nombre d’entre eux ont servi sans statut clair, au risque de leur santé.
Un enjeu de santé publique
Au-delà de la reconnaissance individuelle, l’enjeu est national. Pour les signataires, exclure ces médecins, c’est aggraver la pénurie de soignants et fragiliser encore davantage un système hospitalier déjà à bout de souffle. Ils se disent prêts à rencontrer les plus hautes autorités pour discuter de solutions concrètes, dans un cadre respectueux et républicain.