Violences racistes après le match France-Maroc : le procès des 7 militants d'extrême droite vire au fiasco !
Sept militants d'extrême droite, soupçonnés de vouloir attaquer des supporters marocains après la demi-finale de la Coupe du monde, échappent aux poursuites pénales en raison de vices de procédure.
Publié : 12 février 2025 à 10h05 par La rédaction
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Une affaire qui aurait pu marquer un tournant dans la lutte contre les violences de l'ultradroite s'est soldée par un échec judiciaire retentissant.
Ce vendredi 7 février, la cour d’appel de Paris devait juger sept militants néonazis impliqués dans une tentative d’expédition punitive le soir du 14 décembre 2022, lors de la demi-finale de Coupe du monde entre la France et le Maroc. Mais après une première annulation de la procédure en septembre 2023, le parquet a finalement décidé de se désister, mettant ainsi un terme au volet pénal du dossier.
Une enquête entachée d’irrégularités
À l’origine de cette affaire, l’arrestation de 38 militants d’extrême droite à la sortie d’un bar du 17e arrondissement de Paris, quelques heures après la victoire des Bleus face au Maroc (2-0). Parmi eux, sept jeunes hommes âgés de 22 à 26 ans, dont Marc de Cacqueray-Valmenier, figure de l'ultradroite et ex-leader des Zouaves Paris, un groupuscule violent dissous en 2022.
Les policiers avaient retrouvé à leurs pieds un sac contenant des matraques télescopiques, des bombes lacrymogènes, des fumigènes, des cagoules et des gants coqués. Les enquêteurs avaient également mis la main sur des objets nazis et des messages racistes, dont un appel à la « mobilisation générale pour défendre le drapeau contre les hordes de Marocains » lancé par Marc de Cacqueray-Valmenier deux jours avant le match sur Telegram.
Malgré ces éléments accablants, la justice a annulé l’ensemble de la procédure en raison de graves vices de forme. Les interpellations, ordonnées par la préfecture de police à titre « préventif », ont eu lieu hors du périmètre légal autorisant de tels contrôles. Résultat : les fiches d’interpellation et les procès-verbaux ont été déclarés irrecevables.
Un abandon des poursuites qui scandalise
Face à cette décision, le parquet avait fait appel. Mais jeudi 6 février, il a finalement informé les parties civiles qu’il se désistait, officialisant l’abandon des charges pénales. Une décision confirmée dès le lendemain à l’ouverture du procès, sans explication détaillée.
Seule justification communiquée par le parquet général : « les contrôles intervenus, à l’origine de la procédure, ne remplissaient pas les conditions légales et que par conséquent, l’ensemble de la procédure était entaché de nullité ».
Une issue qui scandalise les associations de lutte contre le racisme et les violences d’extrême droite. La Maison des Potes-Maison de l’Égalité, partie civile dans cette affaire, réclame malgré tout 150 000 euros de dommages et intérêts. L’audience sur l’action civile est maintenue, et le jugement sera rendu le 21 mars.
Marc de Cacqueray-Valmenier, figure de l’ultradroite, déjà condamné
Ce n’est pas la première fois que Marc de Cacqueray-Valmenier échappe de peu à une sanction lourde. Début 2025, il a été condamné à neuf mois de prison ferme aménageables sous bracelet électronique pour avoir agressé des militants de SOS Racisme lors d’un meeting d’Éric Zemmour en 2021. En janvier 2022, il avait également écopé d’un an de prison ferme, déjà aménagé sous bracelet électronique, pour une attaque menée dans un bar antifasciste parisien.