Fès en deuil après l’effondrement de deux immeubles !

Fès a été frappée en pleine nuit par l’effondrement de deux immeubles du quartier Al Moustakbal, un drame qui a coûté la vie à au moins vingt-deux personnes et laissé seize blessés.

Publié : 15h08 par La Rédaction

Drapeau Maroc
Crédit : Pixabay - cuivie

Une nuit de silence et de poussière. La ville de Fès s’est réveillée meurtrie. Dans le quartier Al Moustakbal, deux immeubles se sont effondrés dans la nuit de mardi à mercredi, laissant derrière eux un paysage de gravats et une population sidérée. Au moins vingt-deux personnes ont perdu la vie, selon un bilan encore provisoire. « Seize autres ont été blessées à divers degrés de gravité », a indiqué l’agence MAP.

Autour des décombres, les sirènes ont rythmé la nuit, les secouristes fouillant les amas de béton à la recherche de survivants tandis que des civils, silencieux, observaient l’ampleur du drame. Les corps, enveloppés dans des sacs gris, ont été transportés un à un vers le Centre Hospitalier Universitaire de Fès.

Des immeubles construits hors des règles

Très vite, les premières explications ont émergé. Les deux bâtiments de quatre étages abritaient huit familles. Mais selon plusieurs sources locales, ils n’auraient jamais dû dépasser deux niveaux.

Un responsable contacté par Hespress affirme que les permis délivrés dans le cadre du programme de relogement de 2007, destiné aux habitants des bidonvilles de Laâzim, limitaient strictement les constructions. « Les propriétaires ont enfreint les termes de leurs autorisations en ajoutant deux étages supplémentaires », explique-t-il. Une surcharge qui pourrait avoir fragilisé l’ensemble de la structure.

Le magazine TelQuel souligne de son côté que « ces constructions n’étaient soumises à aucun contrôle, ce qui a poussé certains bénéficiaires à ne pas respecter le plan d’aménagement autorisé ».

Aucune conclusion définitive n’a encore été tirée, mais la violation des règles d’urbanisme apparaît déjà comme, selon la même source.

Une catastrophe qui fait écho à une série noire

L’effondrement de Fès s’inscrit dans une liste tragique. En 2014, vingt-trois personnes étaient mortes à Casablanca après la chute de trois immeubles. En mai dernier, neuf habitants avaient péri dans un sinistre similaire… déjà à Fès.

Le bâtiment concerné figurait alors sur la liste des constructions menaçant ruine. Un ordre d’évacuation avait été émis. Il n’avait pas suffi.

Et les années précédentes avaient elles aussi été marquées par des drames : cinq morts en février 2024 dans la vieille ville de Fès, deux enfants tués à Marrakech en 2016, quatre morts à Casablanca la même année.

Une nuit de secours et de solidarité

Dès l’alerte, la Protection civile, les forces auxiliaires et les services de sûreté ont convergé vers Al Moustakbal. Les équipes ont travaillé sans relâche, sous les projecteurs dressés à la hâte. La priorité : sauver, sécuriser, évacuer.

Les autorités locales rappellent que « toutes les mesures préventives nécessaires ont été prises », notamment l’évacuation des habitations voisines pour éviter de nouvelles victimes. Les recherches se poursuivent pour retrouver d’éventuelles personnes ensevelies.