Vers une visite d'État de Mohammed VI en France ?

Longtemps repoussée, la visite du roi Mohammed VI en France pourrait enfin avoir lieu fin 2025 ou début 2026. En amont, une série de rencontres bilatérales est prévue pour relancer la coopération entre les deux pays, notamment sur les dossiers migratoires et le Sahara occidental.

Publié : 19 juin 2025 à 8h31 par La rédaction

Emmanuel Macron (France) - Mohammed VI (Maroc)
Crédit : Hespress

Selon la presse marocaine, la visite d’État du roi du Maroc à Paris pourrait se tenir d’ici la fin de l’année 2025, ou au plus tard dans les premiers mois de 2026. Cette invitation officielle, adressée par le président de la République Emmanuel Macron, doit marquer une étape importante dans la normalisation des relations entre Rabat et Paris, après une période de froid diplomatique.

Mais avant ce rendez-vous au sommet, plusieurs étapes sont programmées. En priorité, la tenue de la Haute Commission mixte franco-marocaine, coprésidée par les chefs de gouvernement des deux pays, est annoncée pour l’automne. Cette instance permettra d’évaluer l’avancement des principaux dossiers bilatéraux.

Un agenda diplomatique chargé

La reprise du dialogue passe par une série de rencontres techniques. Le 25 juin, une réunion du « groupe migratoire mixte » se tiendra à Paris. Elle rassemblera des responsables des deux pays autour de la coopération en matière de réadmissions de migrants en situation irrégulière.

Dans ce cadre, une visite du ministre marocain de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, est aussi prévue le 7 juillet dans la capitale française. Ces échanges visent à consolider les efforts lancés en avril dernier lors du déplacement de son homologue français, Bruno Retailleau, à Rabat.

Coopération migratoire, un tournant ? 

La question migratoire reste au cœur des préoccupations. Lors de sa visite au Maroc, Bruno Retailleau avait annoncé la mise en place d’un dispositif permettant de confirmer l’identité des ressortissants marocains en situation irrégulière. Un groupe conjoint a été formé pour vérifier leur nationalité, dans un contexte marqué par des soupçons d’usurpations identitaires, notamment pour échapper aux procédures d’éloignement.

Le locataire Place Beauvau avait alors parlé d’un accord visant à « améliorer la coopération pour les réadmissions », en renforçant la vérification administrative et la collaboration entre les deux États.

Le Sahara occidental, levier du dégel

L’autre élément clé de ce rapprochement diplomatique est le soutien affiché de la France au plan marocain pour le Sahara. En juillet 2024, Emmanuel Macron avait transmis une lettre au roi Mohammed VI, dans laquelle il affirmait que la proposition d’autonomie formulée par Rabat représentait désormais « la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».

Ce positionnement clair a été interprété comme un tournant majeur. Il a contribué à dissiper les tensions accumulées ces dernières années entre les deux capitales.