Une marche nationale organisée le 11 mai pour dénoncer l’islamophobie et rendre hommage à Aboubakar Cissé !
À l’appel d’un large collectif, une mobilisation est prévue dans toute la France pour dénoncer la haine envers les musulmans et rendre hommage à la victime de La Grand-Combe.
Publié : 5 mai 2025 à 17h54 par La rédaction
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Le dimanche 11 mai 2025, une marche nationale est organisée dans plusieurs villes de France à l’initiative de nombreuses associations, collectifs, personnalités et militants antiracistes.
Cette mobilisation fait suite au meurtre d’Aboubakar Cissé, un jeune homme de 22 ans poignardé à mort alors qu’il priait dans la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, le 25 avril dernier.
Son agresseur, après l’avoir tué, a filmé la scène en tenant un discours haineux dirigé contre l’islam. Le caractère islamophobe du crime ne fait aucun doute pour les initiateurs de la marche, qui refusent de le considérer comme un simple fait divers.
Un crime politique dans un climat de haine
Dans leur appel à manifester, les signataires soulignent que ce meurtre ne s’explique pas seulement par la volonté individuelle d’un homme. Ils y voient le reflet d’un climat plus large de stigmatisation des musulmans, entretenu selon eux par certaines figures politiques, des lois ciblant cette population, et des discours médiatiques récurrents. « Celui qui tue est responsable. Mais celui qui commet un crime raciste le commet toujours dans une ambiance qui le favorise », peut-on lire dans le texte de l’appel.
Parmi les mesures et discours mis en cause figurent la loi sur le séparatisme, les dissolutions de collectifs antiracistes, ou encore les expulsions d’imams. Les organisateurs dénoncent aussi le silence de plusieurs responsables politiques face à ces attaques ou à l’exclusion croissante des musulmans de la sphère publique.
Un large front antiraciste
La marche du 11 mai est portée par de nombreuses organisations, parmi lesquelles le Collectif Contre l’Islamophobie en Europe (CCIE), le Comité Adama, la Marche des Solidarités, le Comité Sans-Papiers 75 ou encore Urgence Palestine. À leurs côtés, une centaine de personnalités publiques se sont engagées, telles que l’écrivaine Annie Ernaux, la comédienne Adèle Haenel, l’humoriste Waly Dia, l’universitaire Françoise Vergès ou encore les artistes Imhotep et Booder.
Leur message est clair : le meurtre d’Aboubakar n’est pas isolé. Ils craignent qu’il puisse ouvrir la voie à d’autres violences si aucune réponse politique forte n’est apportée. « Si les forces de notre camp ne parviennent pas à démanteler la progression de l’islamophobie au sein de l’État et de nos sociétés, […] alors l’odieux meurtre d’Aboubakar pourrait n’être que le prologue à d’autres horreurs de masse », alertent-ils.
Un combat contre toutes les formes de racisme
Au-delà de l’hommage rendu à Aboubakar Cissé, la marche se veut un moment de convergence contre l’ensemble des violences racistes, qu’elles visent les musulmans, les sans-papiers, les habitants des quartiers populaires ou les militants engagés pour la Palestine. Les signataires rappellent que l’islamophobie, en France comme ailleurs, est devenue un levier central du projet réactionnaire porté par les extrêmes droites, de Modi à Trump, de Le Pen à Netanyahou.
La date du 11 mai sera donc l’occasion, selon eux, de se rassembler en nombre pour porter une autre voix : celle d’une société solidaire, égalitaire et résolument antiraciste. Les organisateurs appellent les citoyennes et citoyens de toutes origines et convictions à marcher ensemble pour la dignité, la justice et contre la banalisation des discours de haine.