Une femme se fait arracher son voile à Poissy : la maire dénonce une "attaque islamophobe" !
L’enquête se poursuit après l’agression d’une mère voilée dans les Yvelines, dans un climat de tensions grandissantes. Les responsables politiques et religieux réclament justice.
Publié : 30 avril 2025 à 13h14 par La rédaction
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Une nouvelle agression visant une femme musulmane a suscité une vive émotion à Poissy (Yvelines). Lundi 28 avril, une jeune femme âgée de 26 ans a été prise à partie alors qu’elle rentrait chez elle, accompagnée de son enfant en bas âge. Selon sa plainte, elle aurait été violemment interpellée par un inconnu qui lui a arraché son voile en pleine rue, avant de l’asperger, elle et son bébé, d’un liquide non identifié.
Les faits se sont produits en plein après-midi, à proximité d’un supermarché. La victime décrit un homme qui l’a abordée par-derrière, lui a retiré son voile et lui a crié dessus, sans qu’elle puisse comprendre ses propos exacts. L'agresseur a ensuite pris la fuite. La police est activement mobilisée pour le retrouver.
Une attaque qualifiée d’islamophobe
La préfecture des Yvelines a rapidement confirmé qu’une plainte avait été déposée et qu’une enquête était ouverte. Le préfet Frédéric Rose s’est entretenu avec le ministre de l’Intérieur peu après les faits. Il a également rencontré le Conseil des institutions musulmanes des Yvelines (Cimy) pour évoquer les mesures de sécurité à renforcer localement. Ce dernier parle d’un climat alarmant. « Toute la population française a découvert avec stupeur jusqu’où ce climat ambiant pouvait amener », a-t-il écrit dans un message publié sur X.
La maire de Poissy, Sandrine Berno Dos Santos, a condamné avec fermeté cette agression, dénonçant une « attaque islamophobe ». « Ce geste abject est une atteinte à nos valeurs, à notre humanité commune, et à notre devoir de protection, quelle que soit sa religion, son origine ou sa condition », a-t-elle déclaré. L’élue a également reçu les représentants du culte musulman de la commune pour leur témoigner sa solidarité.
Une vague d’indignation dans le monde politique
Karl Olive, député Renaissance et ancien maire de la ville, a exprimé sa « profonde indignation » et a appelé à des sanctions rapides. Dans un communiqué, il a assuré avoir échangé avec le préfet pour que tous les moyens de la police soient mobilisés dans l’enquête.
De son côté, Aurélien Rousseau, député Place publique des Yvelines, a rappelé que « tous nos compatriotes, quelles que soient leurs convictions religieuses, ont droit à la sécurité et à la protection de la Nation ».
Un contexte de recrudescence des actes antimusulmans
Cette agression intervient dans un climat déjà tendu. Elle survient quelques jours seulement après la marche organisée à la suite de l’assassinat d’Aboubakar Cissé dans une mosquée à La Grand-Combe (Gard).
Selon les chiffres de la direction nationale du renseignement territorial (DNRT), 79 actes antimusulmans ont été recensés entre janvier et mars 2025, une augmentation de 72% par rapport à l’année précédente. Cette hausse est aussi liée à un meilleur recensement, fruit du travail conjoint des forces de l’ordre et d’associations telles que l’ADDAM.
Une mobilisation des institutions et des citoyens
Le Cimy a salué la réactivité des services de l’État et rappelé l’importance d’un dialogue constant entre les autorités et les représentants religieux. « Le partenariat avec le Cimy existe depuis longtemps et perdure. C’est dans ces moments de tensions et de drames que la confiance et la relation établie prouvent toute leur importance », a souligné le conseil dans un message publié mardi soir.
Une exigence de justice
Tandis que l’auteur de l’agression reste activement recherché, les élus et les représentants de la communauté musulmane réclament justice et exigent des mesures concrètes. Cette affaire rappelle que la lutte contre les discriminations et les violences à caractère religieux ne peut souffrir d’aucune complaisance.
Le harcèlement, l’intimidation et les attaques islamophobes doivent être combattus avec la plus grande fermeté. La sécurité de chacun, quelle que soit sa foi, reste un principe fondamental de la République.