Un journaliste français dans la tourmente en Algérie !

Le journaliste français Christophe Gleizes, collaborateur des magazines So Foot et Society, a été condamné à sept ans de prison en Algérie.

Publié : 1er juillet 2025 à 11h58 par La rédaction

Christophe Gleizes
Crédit : DR

Accusé d'« apologie du terrorisme » et de « possession de publications nuisibles à l’intérêt national », cette décision fait polémique. Reporters sans frontières (RSF) et ses proches dénoncent une injustice flagrante et appellent à son soutien.

Une condamnation qui choque la presse internationale

L’information est tombée le 29 juin 2025, comme un coup de tonnerre. Le journaliste Christophe Gleizes a été condamné à sept ans de prison en Algérie. Cette décision intervient après 13 mois de contrôle judiciaire, durant lesquels Christophe Gleizes a été accusé d’« apologie du terrorisme » et de « possession de publications nuisant à l’intérêt national ».

Les autorités algériennes lui reprochent notamment des contacts, datant de 2015 et 2017, avec un responsable du club de football de la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), également lié au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), une organisation classée terroriste par le gouvernement algérien.

Le journaliste, passionné de football et spécialisé dans le reportage sportif, s’était rendu en Algérie en mai 2024 pour réaliser un reportage sur le club de football kabyle. Il avait notamment prévu de couvrir les commémorations du décès du footballeur camerounais Albert Ebossé, un événement marquant pour la JSK. 

Des accusations sans fondement, selon RSF

Les accusations formulées contre Christophe Gleizes ont été rejetées par l’ONG Reporters sans frontières, qui rappelle que les échanges entre le journaliste et le responsable du club de football de Tizi Ouzou ont eu lieu bien avant que le MAK ne soit classé organisation terroriste.

En 2024, l'unique interaction entre les deux hommes portait uniquement sur la préparation du reportage sur la JSK, un aspect que Gleizes n’a jamais dissimulé. « Sa condamnation à sept ans de prison n’a aucun sens », a réagi Thibaut Bruttin, directeur général de RSF, qui dénonce une instrumentalisation de la justice dans une affaire où « rien n’échappe à la politique aujourd’hui ».

Un appel immédiat et une mobilisation internationale

Dès l’annonce de la condamnation, RSF a exprimé son soutien au déténu, appelant les autorités françaises à intervenir diplomatiquement. L’organisation a également réclamé la « libération immédiate et inconditionnelle » du journaliste, estimant que cette situation est une violation de la liberté de la presse. « La justice algérienne a manqué une importante occasion de sortir par le haut dans cette affaire », a ajouté Thibaut Bruttin.

Pour Franck Annese, fondateur de So Press, « cette décision est totalement injuste ». Il plaide pour une action politique et diplomatique afin de faire triompher la justice et permettre à Christophe Gleizes de retrouver ses proches et sa rédaction. « Il est important que tout soit mis en œuvre pour que la justice l’emporte », a-t-il ajouté, insistant sur l’intégrité professionnelle du journaliste, connu pour son travail honnête et sans arrière-pensée politique.

Le soutien de la communauté journalistique

Cette condamnation a provoqué une vague de soutien au sein de la communauté journalistique. Des figures telles qu’Edwy Plenel, cofondateur de Mediapart, ont exprimé leur solidarité, rappelant que « le journalisme n’est pas un crime » et que « l’information est un droit fondamental ». Les appels à la mobilisation se multiplient, avec des soutiens exprimés par d'autres journalistes, dont Guillaume Vénétitay, qui a encouragé la diffusion de cette cause.