Tunisie : le président propose de nouvelles taxes pour se passer du financement du FMI !

5 juin 2023 à 16h23 par La rédaction

Dans les méandres des négociations avec le Fonds Monétaire International (FMI), la Tunisie cherche une alternative au programme de réformes exigé par l'institution internationale pour le déblocage d'un prêt de 1,9 milliard de dollars.

Kaïs Saïed
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Le président tunisien, Kaïs Saïed, a récemment évoqué la possibilité d'introduire de nouvelles taxes visant les plus riches du pays, une mesure qui pourrait permettre à la Tunisie de se passer de l'aide financière du FMI.

Lors d'une réunion avec la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, Kaïs Saïed a exprimé son opposition aux conditions posées par le FMI concernant la suppression des subventions aux produits de base. Il a suggéré que plutôt que de supprimer ces subventions, des taxes supplémentaires pourraient être imposées aux personnes les plus riches du pays qui bénéficient de ces avantages sans en avoir réellement besoin.

Selon le président, cette approche permettrait de rendre le système de subventions plus équitable en redistribuant l'excédent de richesse des plus fortunés aux plus démunis, tout en préservant l'indépendance économique de la Tunisie. Selon lui, cette approche permettrait de ne pas se soumettre aux « diktats étrangers » du FMI.

Cette déclaration fait suite au rejet antérieur du président tunisien envers les conditions du FMI. En avril dernier, il avait déjà qualifié les conditions imposées par l'institution internationale de « diktats » étrangers qui conduisent à davantage d'appauvrissement. Il avait affirmé ne s'en remettre qu'à Dieu et à la voix du peuple, rejetant ainsi toute influence extérieure.

Réflexion sur les alternatives aux directives du FMI

La Tunisie avait signé, en octobre 2022, un accord préliminaire avec le FMI pour bénéficier d'un programme d'aide de 1,9 milliard de dollars, mais le décaissement de la première tranche de ce prêt est toujours en attente, faute d'engagement ferme du gouvernement tunisien à mettre en œuvre les réformes économiques exigées par le FMI, notamment la suppression des subventions, la réduction des effectifs de la fonction publique et la privatisation des entreprises publiques.

Le gouvernement tunisien craint les tensions sociales que pourrait provoquer la suppression des subventions, en particulier dans un contexte de crise politique grave, de désaccords avec le syndicat Union générale tunisienne du travail (UGTT) et d'inflation galopante.

La recherche de solutions alternatives devient donc une priorité pour le pays de Kaïs Saïed afin de garantir la stabilité sociale et économique sans dépendre des directives du FMI.