"Rentrez chez vous, sale Arabe" : à Joué-lès-Tours, 2 femmes dénoncent une agression raciste !
Deux femmes d’origine algérienne dénoncent des violences racistes, tandis que la famille mise en cause conteste fermement les accusations.
Publié : 29 avril 2025 à 19h33 par La rédaction
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Une altercation survenue le 8 avril à Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) continue de provoquer de vives tensions. Deux femmes françaises d'origine algérienne, Zora et Lila, ont porté plainte après avoir été victimes d’insultes racistes et de violences physiques, lors d’un banal accrochage automobile.
Une altercation qui dégénère
Selon nos confrères de France Bleu, ce jour-là, alors qu’elles tentaient de se ranger après un léger accrochage pour établir un constat, les deux femmes ont vu leur chemin brutalement bloqué par une autre voiture.
Le conducteur de ce véhicule, accompagné de sa famille, les aurait accusées de tentative de fuite et aurait proféré des insultes à caractère raciste, qualifiant notamment l'une d'elles de « rentrez chez vous, sale Arabe ».
La situation s’est rapidement envenimée : l’une des femmes affirme avoir été violemment saisie par un adolescent, qui lui aurait infligé une clé d’étranglement pour la plaquer au sol, tandis que la mère de ce dernier aurait porté des coups. L’autre victime, tentant de filmer la scène, aurait été agressée à son tour, son téléphone arraché et ses vêtements déchirés.
Selon les deux amies, les agresseurs ont pris la fuite avant l’arrivée de la police. En état de choc, elles ont néanmoins pu compléter un constat avec la conductrice du premier accrochage. Un médecin leur a prescrit cinq et huit jours d’arrêt de travail, attestant de blessures physiques et psychologiques.
Un affrontement de versions
Face à ces accusations, la famille mise en cause réfute catégoriquement tout propos raciste. « Jamais je n'ai tenu de propos racistes », affirme le père de famille, qui assure, au contraire, avoir été lui-même insulté de « sale Français ». Concernant l’altercation physique, le couple affirme avoir uniquement cherché à se défendre.
Dérive sur les réseaux sociaux et escalade des tensions
Depuis la médiatisation de l'affaire, les réseaux sociaux se sont enflammés. Des messages haineux circulent visant les deux parties. La photo de l’adolescent de 16 ans impliqué dans l'incident a même été diffusée sur Snapchat, suscitant la colère et l’inquiétude de sa famille. Selon le père, « sa tête est comme mise à prix ».
Dans un climat déjà tendu, un nouveau fait est venu aggraver la situation : le garage attenant au domicile de la famille a été incendié dans la nuit du dimanche 27 avril. Les pompiers sont intervenus pour maîtriser les flammes avant qu'elles ne gagnent la maison. Pour le couple, cet incendie ne peut être qu'un acte criminel, directement lié à l’affaire.
En réponse, la famille prépare une plainte supplémentaire, cette fois pour destruction criminelle de propriété.
Appels au calme
De leur côté, Zora et Lila appellent à l'apaisement. « Laissez la justice faire son travail », ont-elles déclaré, exprimant leur volonté d'éviter tout déchaînement de violence supplémentaire.