Port du voile dans le sport : "Je suis pour la charte olympique qui interdit le port de tout signe religieux dans les compétitions", affirme Emmanuel Macron !

Le président de la République s'est positionné clairement contre les signes religieux dans les compétitions sportives, tout en appelant à la souplesse dans les entraînements.

Publié : 14 mai 2025 à 10h55 par La rédaction

Emmanuel Macron
Crédit : Emmanuel Macron - Facebook

Lors d’une émission spéciale diffusée sur TF1 ce mardi 13 mai, Emmanuel Macron a répondu à de nombreuses interrogations sur les grands enjeux de société. Interpellé par la championne de France d’haltérophilie 2024, Sylvie Eberena, le président de la République s’est exprimé sans détour sur la question du port du voile dans le sport. Un sujet sensible, devenu récemment l’objet de vifs débats politiques et juridiques.

Compétition et neutralité religieuse : le soutien à la charte olympique

Le chef de l’État a réaffirmé son attachement à la neutralité religieuse dans le cadre des compétitions sportives. « Je suis pour la charte olympique qui interdit le port de tout signe religieux dans les compétitions », a-t-il déclaré en direct, justifiant cette position par les principes d’égalité entre les femmes et les hommes.

Pour Emmanuel Macron, les événements compétitifs doivent rester un espace neutre, garantissant une équité stricte entre tous les participants, indépendamment de leurs convictions religieuses. Il s’agit, selon lui, d’un cadre qui transcende les identités individuelles pour faire place à l’universalité du sport.

Pratique libre : la décision revient aux fédérations

En revanche, lorsqu’il s’agit de la pratique du sport en dehors des compétitions, le président adopte un ton plus souple. Il a souligné que le port de signes religieux dans les lieux d'entraînement relevait de la compétence des fédérations. « Dans les infrastructures, pour aller s'entraîner et s’initier, il faut là du pragmatisme », a-t-il insisté, ajoutant que la loi actuelle n’interdit pas ce type de pratique.

Une loi en débat au Parlement

Le positionnement présidentiel intervient dans un climat politique déjà tendu. En mars dernier, le sénateur Michel Savin a proposé une loi visant à renforcer le respect de la laïcité dans le sport. Le texte, adopté en première lecture au Sénat le 18 février, interdit les signes religieux ostensibles lors des compétitions organisées par les fédérations sportives, leurs ligues professionnelles et les clubs affiliés. Il entend également empêcher tout usage détourné des équipements sportifs mis à disposition par les collectivités locales.

Une ligne gouvernementale sous tension

Si le gouvernement soutient officiellement cette proposition de loi, les débats internes ont laissé transparaître quelques dissensions. La ministre des Sports, Marie Barsacq, a affirmé son adhésion à la ligne officielle, mais a aussi mis en garde contre les « amalgames » entre port du voile et radicalisation. Une nuance qui n’a pas été du goût de certains responsables politiques, à commencer par Gérald Darmanin ou Bruno Retailleau, qui ont exprimé leur désaccord face à ce qu’ils considèrent comme une ambiguïté dangereuse.