Miss France 2020 victime de propos racistes sur les réseaux sociaux

3 janvier 2020 à 16h25 par Manuel Mariani

A peine couronnée Miss France, la Guadeloupéenne Clémence Botino, qui vient d'être élue Miss France 2020, doit déjà faire face à des propos racistes sur les réseaux sociaux.

BEUR FM
Crédit : D.R.

La fête aura été de courte durée : élue Miss France 2020 le 14 décembre dernier, avec plus de 30% des voix, la Guadeloupéenne Clémence Botino fait déjà l’objet d’attaques racistes sur les réseaux sociaux.

Si certains internautes protestent contre le verdict de l’élection qui a permis à Clémence Botino d’être couronnée, lui préférant ouvertement telle ou telle autre candidate, d’autres contributeurs plus véhéments ont quant à eux tenu des propos explicitement racistes, certains allant même à la comparer « à un singe » !

Rappelons, que de tels propos sont passibles d'une peine d'un minimum de 1 an de prison et de 45.000 € d'amende. Une épée de Damoclès qui n’a pourtant pas empêché la fachosphère de se déchainer, prenant la jeune femme à partie.

Si une telle vague de xénophobie peut surprendre, certaines anciennes Miss France issues de la diversité ou des DOM TOM ont pourtant déclaré qu’elles n’étaient pas vraiment surprises, ayant elles-mêmes essuyé de violentes attaques suite à leur élection.

A commencer par Corinne Coman, elle aussi Guadeloupéenne, et Miss France 2003, qui dit se rappeler avoir subi les mêmes attaques : « C'est d'une violence inouie, c'est indéniable. Après, ce n'est pas un phénomène nouveau parce que ça ne touche pas que les Miss mais également les artistes, les politiques. »

De son côté, la Tahitienne Vaimalama Chaves, Miss France 2019 au caractère bien trempé, a réagi via son compte Twitter :

Face à une telle violence, le CRAN (Conseil représentatif des associations noires) a annoncé avoir déposé une plainte auprès du parquet de Paris à la suite des messages racistes publiés à l’encontre de Miss France 2020. Sur son site Internet, l’association souligne « le déferlement de propos racistes et haineux, plus abjects les uns que les autres sur les réseaux sociaux » à la suite de l’élection de Clémence Botino. « Une fois encore, force est de constater que la plateforme Pharos, dédiée à la chasse aux contenus illicites et violents, sous l’égide du ministre de l’Intérieur, est totalement inefficace. Le racisme est un délit réprimé par la loi en France et non une opinion, le CRAN a donc, ce jour, déposé une plainte auprès du Procureur de Paris. »

Par la voix de son Président Ghyslain Vedeux, le CRAN a également déploré l’absence de réaction des autorités, du gouvernement et même de Marlène Schiappa, pourtant Secrétaire d’État chargée de la lutte contre les discriminations.