Législatives en Saône-et-Loire : Alexandre Hinger, candidat d’extrême droite, assimile la CAF à un "6ème pilier de l’islam" !

Alexandre Hinger, candidat du Parti de la France, a provoqué une vague d’indignation après avoir assimilé la CAF à un « sixième pilier de l’islam ». Le PS dénonce une dérive haineuse et porte plainte.

Publié : 6 mai 2025 à 16h37 par La rédaction

Alexandre Hinger
Crédit : Capture d'écran vidéo

La campagne pour l’élection législative partielle dans la 5e circonscription de Saône-et-Loire a pris une tournure alarmante. Alexandre Hinger, candidat du Parti de la France, formation d’extrême droite, s’est illustré par des propos d’une rare violence verbale à l’encontre des bénéficiaires de la Caisse d’allocations familiales (CAF), qu’il a comparée à une « grande mosquée » et qualifiée de « sixième pilier de l’islam ».

Une vidéo diffusée sur ses réseaux sociaux montre le candidat devant le bâtiment de la CAF, prenant un ton moqueur pour dépeindre l’organisme comme un lieu de culte, où les « fidèles » viendraient chercher une sorte d’aumône. Il va jusqu’à affirmer que pour bénéficier des aides sociales, il faudrait faire partie d’une religion en particulier. Une mise en scène qui a immédiatement déclenché une réaction ferme de la Fédération socialiste du département.

Le PS réagit : « Un discours infect et indigne »

Dans un communiqué publié vendredi 2 mai, la Fédération PS de Saône-et-Loire a dénoncé « avec la plus grande fermeté » les propos du candidat d’extrême droite. Franck Charlier, premier secrétaire fédéral, évoque une « attaque frontale contre nos institutions, contre les Français bénéficiaires de droits sociaux et contre nos concitoyens de confession musulmane ou perçus comme tels ».

Pour le responsable socialiste, ce type de discours ne relève pas d’un simple dérapage, mais d’une stratégie calculée : « Ce discours est infect, indigne et délibérément haineux. Il est le symptôme d’une extrême droite décomplexée, qui tente d’imposer ses obsessions racistes dans le débat public en transformant la haine en projet politique. »

Une plainte déposée par Clément Mugnier

Face à la gravité des propos, Clément Mugnier, candidat du Parti socialiste pour cette même élection, a saisi la justice. Une plainte a été adressée au procureur de la République sur la base de l’article 40 du Code de procédure pénale, qui oblige tout citoyen dépositaire de l’autorité publique à signaler un crime ou un délit.

Franck Charlier a salué cette initiative, estimant qu’il s’agit là d’une réponse républicaine nécessaire face à la montée d’un discours de haine : « C’est cela, la République : une réponse de droit à l’indignité », a-t-il affirmé, en appelant toutes les forces politiques républicaines à clarifier leur position et à ne plus tolérer l’ambiguïté.

Une campagne sous haute tension

Cette élection partielle est organisée après l’annulation par le Conseil constitutionnel du scrutin de juillet 2024, qui avait vu la victoire contestée du candidat RN Arnaud Sanvert. Le premier tour de ce nouveau scrutin est prévu pour le 18 mai, suivi du second tour une semaine plus tard, le 25 mai.

Dans un contexte où les discours extrémistes semblent gagner en visibilité, le Parti socialiste entend faire de cette affaire un exemple. Pour Franck Charlier, il est crucial que les institutions démocratiques réagissent fermement : « Les mots ont un poids, et ceux prononcés par Alexandre Hinger ne peuvent rester sans réponse. »