Le tabac interdit dans les lieux de plein air fréquentés par les plus jeunes dès le 1er juillet !

Catherine Vautrin officialise une interdiction nationale du tabac dans les lieux de plein air fréquentés par les plus jeunes. Une mesure phare du plan anti-tabac en vigueur dès l’été prochain.

Publié : 2 juin 2025 à 10h33 par La rédaction

Tabac - fumer
Crédit : Martin Büdenbender - Pixabay

C’est une petite révolution dans l’espace public. Dès le 1er juillet 2025, il sera interdit de fumer dans de nombreux lieux extérieurs : plages, parcs, jardins publics, installations sportives, abris de bus, mais aussi aux abords des établissements scolaires. 

La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, en a dévoilé les grandes lignes jeudi 29 mai. Elle assume cette mesure forte : « Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître », affirme-t-elle dans un entretien à Ouest-France.

Une interdiction nationale, une amende à la clé

Jusqu’ici, plusieurs communes avaient déjà instauré des restrictions similaires. Biarritz, Cannes, Saint-Malo, Le Touquet ou encore Bordeaux figuraient parmi les pionnières. La généralisation nationale uniformisera désormais les règles, jusque-là éparpillées.

Les contrevenants s’exposeront à une amende forfaitaire de 135 euros. Une sanction comparable à celle déjà appliquée pour les infractions liées au tabac dans les lieux clos.

L’objectif est double : protéger les non-fumeurs, notamment les enfants, du tabagisme passif, mais aussi dissuader les plus jeunes de commencer à fumer. La ministre insiste : « La liberté de fumer s’arrête là où commence le droit des enfants à respirer un air pur. »

Pas de sanctions contre les vapoteurs, mais une réglementation à venir

Les cigarettes électroniques ne sont pour l’heure pas concernées par cette interdiction. Toutefois, le gouvernement souhaite encadrer leur usage. Catherine Vautrin envisage de réduire la quantité de nicotine autorisée et de limiter le nombre d’arômes disponibles. Ces mesures devraient entrer en vigueur d’ici la fin du premier semestre 2026, mais nécessitent encore des validations scientifiques et juridiques.

Un plan à long terme contre un fléau collectif

Cette initiative s’inscrit dans le Programme national de lutte contre le tabac 2023-2027. L’objectif affiché est ambitieux : « une génération sans tabac » d’ici 2032. Chaque année, 75 000 décès en France sont imputables au tabac, soit plus de 200 morts par jour. C’est la première cause de mortalité évitable dans le pays.

Les conséquences sont dramatiques, non seulement pour la santé des fumeurs, mais aussi pour l’économie de la santé. Le coût des cancers en France s’élève à 150 milliards d’euros par an.

Un accueil favorable des associations de santé

La Ligue contre le cancer salue une décision « salutaire », qui vient renforcer la protection des plus vulnérables. Elle insiste sur l’importance de ces espaces sans tabac, qui offrent une pause dans la consommation, brisent le conditionnement social et réduisent l’exposition des enfants au tabagisme passif.

De son côté, le Comité national contre le tabagisme (CNCT) rappelle que ces restrictions contribuent à « dénormaliser » l’acte de fumer et peuvent encourager certains à arrêter.

Un enjeu de société

Selon une enquête commandée par la Ligue contre le cancer, 62% des Français soutiennent l’idée d’un élargissement des interdictions de fumer dans l’espace public. Une preuve, s’il en fallait, que l’opinion est prête à accompagner le changement.

La France entame une nouvelle étape dans sa lutte contre le tabagisme. En étendant l’interdiction de fumer à de nombreux espaces extérieurs, le gouvernement espère non seulement protéger la santé publique, mais aussi transformer les habitudes sociales.