Le parti Renaissance souhaite interdire le voile pour les filles de moins de 15 ans !
Le parti Renaissance, dirigé par Gabriel Attal, veut interdire le voile dans l’espace public pour les filles de moins de 15 ans.
Publié : 21 mai 2025 à 15h35 par La rédaction
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Le voile revient au cœur du débat politique. L’ancien Premier ministre Gabriel Attal, désormais à la tête de Renaissance, souhaite interdire son port dans l’espace public pour les jeunes filles de moins de 15 ans.
Une mesure que son parti justifie au nom de la protection de l’enfance et de l’égalité entre les sexes. Mais cette annonce, faite dans le cadre des conventions thématiques du mouvement présidentiel, déclenche une série de réactions vives.
Une initiative issue d’un rapport sur les Frères musulmans
Gabriel Attal s’appuie sur un rapport commandé lorsqu’il était à Matignon. Ce document alerte sur une pratique religieuse de plus en plus rigide dans certains quartiers, évoquant notamment « l’augmentation massive » de jeunes filles portant le voile et l’abaya, parfois dès l’âge de 5 ans. Selon le rapport, ces signes vestimentaires seraient le fruit d’un « réseau wahhabo-salafiste » influent au niveau local. Le texte évoque un « risque pour la cohésion nationale ».
Sur la base de ces constats, Renaissance propose de légiférer rapidement. Objectif affiché : interdire le voile aux moins de 15 ans dans l’espace public, et créer un "délit de contrainte" visant les parents qui imposeraient cette pratique à leurs filles.
La classe politique déchirée
Sur le plan politique, les critiques pleuvent également. Le député LFI Éric Coquerel accuse Gabriel Attal de cibler une seule religion. Il dénonce « une guerre insupportable contre l’islam » et voit dans cette proposition « une erreur stratégique » : « À force de courir derrière l’extrême droite, on renforce l’original ».
Le Rassemblement national, de son côté, ne semble pas impressionné. Jordan Bardella ironise sur un revirement à 180 degrés de Gabriel Attal, rappelant une vidéo de débat de 2022 dans laquelle l’ex-Premier ministre s’opposait farouchement à toute stigmatisation des femmes voilées. « Tenter désespérément de faire parler de soi vaut bien quelques retournements », raille-t-il sur X.
Quant au député Thomas Ménagé (RN), il juge la manœuvre purement électoraliste : « Gabriel Attal atteint un summum d’opportunisme politique. »
Le député Benjamin Lucas (Générations) ne cache pas non plus son exaspération : « L’effet du nouveau pontificat : Jean-Marie Le Pen est ressuscité », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
Une « seconde loi séparatisme » à l’étude
Au-delà du port du voile, Renaissance propose une nouvelle législation contre « l’entrisme islamiste ». Elle viendrait compléter la loi de 2021 sur le séparatisme, portée à l’époque par Gérald Darmanin. Le parti souhaite instaurer un « délit de communautarisme » visant les appels à rejeter les lois de la République ou à imposer des normes religieuses à l’échelle locale ou associative.
Cette future législation sera au cœur d'une convention du parti lundi, qui constituera la première d'une série de rendez-vous thématiques impulsés par Gabriel Attal.