Le maire de Rouen visé par des messages haineux après un don de tickets de transport à des migrants !
Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la Métropole Rouen-Normandie, ciblé par des messages haineux après un don de tickets de transport aux primo-arrivants.
Publié : 17 février 2025 à 10h10 par La rédaction
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Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la Métropole Rouen-Normandie, fait face à une vague de haine en ligne après une décision visant à aider les primo-arrivants.
En début de mois, la métropole a attribué 12 450 tickets de transport aux associations d’aide aux exilés et à l’Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII). Cette mesure, d'un coût total de 9 120 euros, vise à soutenir ces personnes dans leurs démarches administratives et à faciliter leur intégration.
Mais cette initiative n’a pas fait l’unanimité. Depuis son annonce, l'élu socialiste a reçu de nombreux messages d'insultes et de menaces, qu'il a partagés sur le réseau social X.
Une vague de haine en ligne
Le 12 février, Nicolas Mayer-Rossignol a dénoncé publiquement les messages qu'il reçoit sur les réseaux sociaux. L’un d’eux, qu’il a relayé, le qualifie de « sombre m**** » et lui reproche de « penser aux étrangers avant de penser aux Rouennais qui ne peuvent pas circuler librement ».
Face à ces attaques, l'élu a tenu à réagir en rappelant que « l’anonymat confortable et facile des réseaux sociaux n’excuse pas tout ». Il a affirmé qu'il continuerait « à défendre [ses] valeurs », malgré ces tentatives d’intimidation.
Un geste de solidarité qui divise
La délibération du 3 février 2025 à l’origine de cette polémique prévoit la distribution de tickets de bus aux primo-arrivants pour les aider à se déplacer dans leurs démarches administratives, quelles que soient les raisons de leur arrivée en France (asile, regroupement familial, raisons de santé, etc.).
Ces titres de transport sont remis aux associations spécialisées ainsi qu’à l’OFII, qui les distribuent aux bénéficiaires en fonction des besoins.
Selon la métropole, cette aide reste modeste au regard du budget global, qui dépasse le milliard d’euros. Il existe de nombreuses structures d’aide aux migrants reposant uniquement sur le bénévolat et les dons, cette mesure vise à alléger leur charge financière.
Un soutien politique et judiciaire
Face aux menaces reçues, Nicolas Mayer-Rossignol a annoncé avoir saisi le procureur de la République pour dénoncer ces attaques. « Pour ma part, je continuerai de défendre mes valeurs », a-t-il insisté.
Son initiative et la vague de haine qu’elle a provoquée ont également suscité de nombreux témoignages de soutien, notamment de la part d'élus socialistes. Carole Delga, présidente de la région Occitanie, s’est dite indignée « face à l’ignominie et à la lâcheté de ces insultes ».
Emmanuel Grégoire, député PS et candidat à la mairie de Paris, a rappelé que les élus sont de plus en plus souvent victimes d’intimidations, soulignant qu’« à Rouen comme ailleurs, les représentants de la République sont insultés, menacés, parfois jusqu’à subir des violences physiques ».
Une polémique qui illustre les tensions autour de l'accueil des migrants
Cette affaire illustre une fois de plus les divisions que suscite la question de l'accueil et de l'intégration des étrangers en France. Si certains saluent un geste de solidarité essentiel, d’autres dénoncent une mesure jugée inappropriée.
Malgré les critiques et les menaces, le maire de Rouen reste ferme sur sa position et assure que « la solidarité et l’humanité doivent primer sur la haine ». L’affaire, désormais entre les mains de la justice, pose une nouvelle fois la question de la protection des élus face à la violence verbale qui prolifère sur les réseaux sociaux.