Le gouvernement relance les négociations avec les taxis et les VTC !

Une nouvelle mesure controversée sur le temps d’attente entre deux courses pour les VTC agite les discussions entamées cette semaine à Paris.

Publié : 3 juin 2025 à 12h22 par La rédaction

Taxi
Crédit : G7 - Facebook

Les discussions entre le gouvernement, les taxis et les représentants des VTC ont repris ce lundi 02 juin, dans un climat tendu. Alors que les plateformes Uber et Bolt sont attendues ce mardi 03 juin, une piste suscite déjà une vive controverse. Selon nos confrères de RMC, le gouvernement songe à  l’instauration d’un délai minimum de 30 minutes entre deux courses pour les VTC, assorti d’une obligation de retour à leur base entre chaque mission.

Une proposition qui crispe les VTC

Cette idée, évoquée dans le cadre des négociations en cours, viserait à freiner ce que les professionnels du taxi dénoncent depuis des années : la « maraude électronique » des VTC, autrement dit, leur présence continue sur les axes passants, en quête de clients.

Actuellement, les chauffeurs VTC peuvent enchaîner les trajets sans interruption. L’hypothèse d’un temps d’attente obligatoire et d’un retour systématique à leur point de départ constituerait donc un bouleversement majeur de leur fonctionnement quotidien.

Brahim Benali, secrétaire général de l’intersyndicale nationale VTC, reconnaît que des pratiques illégales existent dans le secteur. Il insiste toutefois sur le contexte social : « On veut d'abord lutter contre la précarité qui a mené à la fraude. Une fois qu'on a créé toutes les conditions de travail, on va régler tous les problèmes, notamment cette question de la maraude électronique. » Il rejette toutefois fermement le principe du délai de 30 minutes, qu’il juge incompatible avec le droit européen et la liberté d’entreprendre.

Taxis : colère autour du transport de patients

Du côté des chauffeurs de taxi, la grogne s’amplifie, alimentée notamment par la réforme tarifaire du transport de patients prévue pour le 1er octobre. Une nouvelle convention prévoit une prise en charge forfaitaire de 13 euros par la Sécurité sociale, complétée d’un tarif au kilomètre. Pour nombre de taxis, notamment en zones rurales, cette activité représente une part importante de leur revenu.

Les chauffeurs dénoncent une perte de rentabilité et un manque de concertation. La nouvelle tarification est perçue comme un risque pour l’équilibre économique de la profession.

Des réunions sans issue concrète

Deux réunions se sont déjà tenues mardi dernier, d’abord au ministère des Transports, puis au ministère de la Santé. Si le gouvernement a promis un renforcement des contrôles pour lutter contre la concurrence déloyale et le racolage illégal, les représentants des taxis et VTC regrettent l’absence de mesures concrètes.

De nouvelles réunions techniques sont prévues jusqu’au 11 juin, mais à ce stade, les syndicats estiment que les avancées restent insuffisantes. La tension demeure donc forte, d’autant que chaque camp reste fermement attaché à ses revendications.

Une réforme complexe aux enjeux multiples

Le gouvernement semble chercher un équilibre entre la régulation du secteur, les impératifs de mobilité des usagers, et les intérêts divergents des taxis et des VTC. Mais la volonté d’apaiser les tensions sans provoquer de rupture frontale apparaît de plus en plus délicate à tenir.

Si l’objectif affiché est de mieux encadrer les pratiques pour garantir une concurrence loyale, les propositions actuelles, comme celle du délai entre deux courses, risquent d’amplifier le clivage entre deux modèles de transport aux logiques bien différentes.