La Tunisie célèbre le 69e anniversaire de sa diplomatie nationale !
En commémorant la création de son ministère des Affaires étrangères, la Tunisie met en lumière près de sept décennies d’engagement diplomatique au service de sa souveraineté et de la paix mondiale.
Publié : 5 mai 2025 à 9h58 par La rédaction
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Samedi 3 mai, la Tunisie célébrait la Journée nationale de la diplomatie, marquant le 69e anniversaire de la création de son ministère des Affaires étrangères. Institué par décret beylical en 1956, peu après l’indépendance du pays, ce département incarne l’un des piliers fondateurs de l’État tunisien moderne.
Rebaptisé en 2020 « ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger », il reste chargé d’appliquer la politique extérieure dictée par le chef de l’État et de veiller à la défense des intérêts nationaux à l’étranger.
Une diplomatie affirmée dès les premiers jours de l’indépendance
Dès l’année de son indépendance, la Tunisie a pris une place sur la scène internationale. L’adhésion à l’Organisation des Nations unies en octobre 1956 fut un acte fondateur. Selon l’historien Hedi Jalleb, la jeune diplomatie tunisienne a su convaincre plus de soixante États de reconnaître la souveraineté du pays en moins de deux ans, à une époque où le monde comptait environ 80 pays.
Des figures emblématiques et des actes fondateurs
Parmi les personnalités ayant marqué cette période figure Mongi Slim, premier grand nom de la diplomatie tunisienne. En 1957, il est élu au Comité spécial des Nations unies chargé du dossier hongrois. Il siégera ensuite au Conseil de sécurité en tant que représentant de la Tunisie (1959-1960), avant de devenir, en février 1961, le premier Africain à présider l’Assemblée générale de l’ONU.
Sur le plan bilatéral, la reconnaissance par les États-Unis, intervenue dès mars 1956, a été un signal fort, suivi rapidement par l’Union soviétique et un large éventail de pays arabes, islamiques et européens. La Tunisie, sous la conduite de Bourguiba, a ainsi su cultiver une politique étrangère ouverte et équilibrée.
Une diplomatie au service des principes universels
La Tunisie ne s’est pas contentée de renforcer sa visibilité diplomatique : elle a aussi contribué à façonner l’ordre international. Elle fut l’un des membres fondateurs du Mouvement des non-alignés en 1961, de l’Organisation de l’unité africaine en 1963, et de l’Organisation internationale de la Francophonie en 1970. Autant d’initiatives qui traduisent son attachement à une coopération multilatérale, fondée sur la souveraineté des peuples et la solidarité internationale.
Dès le départ, l’objectif était clair : construire une diplomatie indépendante, capable de nouer des alliances sans aliéner l’autonomie du pays. L’un des premiers actes de souveraineté diplomatique fut d’ailleurs l’insistance d’Habib Bourguiba, dès avril 1956, pour que la Tunisie puisse nommer ses propres ambassadeurs, un point de rupture avec la domination française.
Une politique étrangère toujours guidée par des principes constitutionnels
Aujourd’hui encore, la diplomatie tunisienne se veut fidèle à ses fondements. Elle repose notamment sur le refus de toute ingérence étrangère et sur le soutien aux causes considérées comme justes, à l’image de celle du peuple palestinien. Cette ligne de conduite, qui s’inscrit dans la continuité historique, s’adapte aussi aux réalités géopolitiques contemporaines.
Pour renforcer ses capacités, la Tunisie a créé en 2019 l’Académie diplomatique internationale de Tunis, destinée à former une nouvelle génération de diplomates. Cette initiative rappelle la volonté du pays de faire face aux enjeux diplomatiques du XXIe siècle avec professionnalisme et lucidité.