L’écrivain Kamel Daoud, prix Goncourt 2024, assigné en justice en France pour non-respect de la vie privée !
Kamel Daoud assigné en justice pour atteinte à la vie privée : une Algérienne l'accuse d'avoir utilisé son histoire dans son roman « Houris ».
Publié : 17 février 2025 à 14h22 par La rédaction
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L’écrivain Kamel Daoud fait face à une procédure judiciaire en France pour non-respect de la vie privée. Il est assigné par Saâda Arbane, une Algérienne qui l’accuse d’avoir utilisé son histoire personnelle comme trame principale de son roman « Houris », publié chez Gallimard et lauréat du prix Goncourt 2024. L’affaire a été révélée par Mediapart et l’AFP le 14 février.
Une plainte pour utilisation non consentie d’un récit personnel
Saâda Arbane affirme que le personnage principal du roman, Aube, serait directement inspiré de sa propre expérience. Dans « Houris », l’héroïne est une femme rendue muette après avoir eu la gorge tranchée par un islamiste en 1999 à Oran.
Or, Mme Arbane a publiquement témoigné, en novembre dernier sur la chaîne algérienne OneTV, de sa survie à une tentative d’égorgement commise en 2000 par des terroristes. Depuis, elle porte une canule qui lui permet de respirer et de parler.
D’après l’assignation, Kamel Daoud aurait eu connaissance de cette histoire par l’intermédiaire de son épouse, Aïcha Dahdouh, psychiatre, qui a suivi Mme Arbane comme patiente entre 2015 et 2023. L’intéressée assure qu’elle n’a « jamais donné son accord » pour que son histoire soit utilisée à des fins littéraires.
Une audience prévue en mai
L’assignation a été officiellement remise à Kamel Daoud et à sa maison d’édition, lors d’une séance de dédicace près de Bordeaux. La première audience de procédure est fixée au 7 mai au tribunal judiciaire de Paris.
Appuyée par plusieurs attestations, Saâda Arbane réclame 200 000 euros de dommages et intérêts ainsi qu’une large diffusion de toute condamnation éventuelle. Elle considère qu’il est « totalement impensable » que la ressemblance entre son parcours et celui du personnage d’Aube soit le fruit du hasard.
D’après l’assignation, elle était « déterminée à ce qu'en aucune façon ce récit, très singulier, intime et unique, ne [soit] utilisé par qui que ce soit ».
Silence de la maison Gallimard
Pour l’heure, Gallimard n’a pas souhaité réagir à cette affaire. Kamel Daoud, lui, ne s’est pas encore exprimé publiquement sur ces accusations.