Immigration en France : la réalité loin des fantasmes !
Alors que le discours public stigmatise souvent les immigrés, les chiffres récents de l’Insee racontent une autre histoire. Plus diplômés, plus diversifiés et souvent insérés professionnellement, les nouveaux arrivants démentent les idées reçues. Décryptage.
Publié : 26 mai 2025 à 17h08 par La rédaction
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Derrière chaque arrivée, il y a un contexte, une histoire, une raison. Entre 2006 et 2023, la France a vu croître le nombre d’arrivées d’immigrés, passant de 234 000 à 347 000 par an. Une hausse progressive, ponctuée par les crises mondiales. La pandémie de 2020 a ralenti le rythme, mais un effet de rattrapage s’est fait sentir dès 2022, notamment avec les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient. Contrairement à ce que certains redoutent, ces flux ne sont ni incontrôlés ni uniformes. Ils reflètent l’évolution du monde, ses tensions, ses urgences.
Une origine géographique plus large
L’origine des immigrés a profondément changé en vingt ans. L’Afrique, avec 45% des nouveaux arrivants en 2023, a supplanté l’Europe, désormais à 28%. Mais il ne s’agit pas d’un simple glissement. Le profil africain s’est diversifié : les pays d’Afrique subsaharienne représentent aujourd’hui plus de la moitié des arrivants venus du continent africain, contre 42% en 2006. Le Maghreb reste très présent, tout comme l’Asie qui, en 2023, fournit près d’un cinquième des immigrés.
Maroc et Algérie toujours en tête
Malgré les transformations, deux pays restent constants dans ce paysage : le Maroc et l’Algérie. « Chaque année, ces deux pays figurent parmi les trois premières origines des personnes immigrées arrivant en France », note l’Insee. L’Espagne, l’Italie et le Portugal conservent eux aussi une place importante, bien que leur part ait décliné avec le temps.
Les femmes un peu moins nombreuses
Pendant longtemps, les immigrées étaient majoritaires. Ce n’est plus vraiment le cas. En 2023, elles représentaient 51% des arrivants, contre 53% en 2006. La baisse est lente, mais continue. Elle s’explique en partie par l’origine géographique : certains pays en forte croissance migratoire, comme l’Afghanistan ou le Bangladesh, envoient surtout des hommes. « La part de femmes parmi les immigrés venus d’Asie est passée de 60% en 2012 à 50% en 2023 », relève le rapport.
Des profils plus qualifiés
C’est l’un des constats les plus marquants : les nouveaux immigrés sont de plus en plus diplômés. En 2023, plus de la moitié des personnes âgées d’au moins 25 ans possédaient un diplôme de l’enseignement supérieur. En 2006, ils n’étaient que 41%. L’Afrique est le continent qui enregistre la plus forte progression. « Une personne sur deux née en Afrique et arrivée en 2023 est diplômée du supérieur », précise l’étude. Le Maroc et l’Algérie, souvent pointés du doigt dans le débat public, contribuent largement à cette évolution.
L’emploi dès la première année
Autre cliché battu en brèche : l’idée selon laquelle les immigrés ne travailleraient pas. Un sur trois trouve un emploi dès la première année, malgré les obstacles administratifs et linguistiques. Les hommes y parviennent plus rapidement que les femmes (41% contre 28% en 2023), mais l’écart tend à se réduire. Depuis 2006, la dynamique est claire : les taux d’emploi augmentent pour toutes les origines, particulièrement chez les immigrés venus d’Afrique ou d’Amérique.
Des parcours qui s’enracinent
L’insertion professionnelle, l’élévation du niveau de diplôme et la diversité croissante des profils dessinent une immigration bien différente de celle véhiculée par les discours alarmistes. « La migration féminine est de plus en plus autonome », souligne l’Insee, notamment pour les études ou le travail. Ces trajectoires contredisent l’image d’une immigration subie ou désorganisée. Elles révèlent des parcours volontaires, souvent courageux, et surtout essentiels pour le pays.
Face aux fantasmes, les faits. Derrière les chiffres, des vies, des ambitions et des apports concrets à la société française. Alors que le débat sur l’immigration reste souvent crispé, il est urgent de rappeler cette réalité : loin d’être un fardeau, l’immigration est aussi une force vive, structurée, qualifiée, et profondément humaine.