Colère et solidarité après la profanation de la mosquée du Puy-en-Velay !

Une intrusion qui a choqué toute une ville. La scène a sidéré les fidèles. Dimanche, entre 15 h et 17 h, un individu s’est introduit dans une salle de prière de la mosquée Ar-Rahma. Il a renversé des chaises, éventré des ouvrages religieux et endommagé des chapelets. Selon le procureur, « un Coran aurait été dégradé».

La mosquée a partagé une vidéo montrant les pages arrachées et dispersées au sol. Au moment des faits, personne ne se trouvait dans la pièce. L’auteur est reparti avant l’arrivée de la police, venue relever des empreintes et saisir le disque dur de la caméra de surveillance. L’imam a confirmé que le dispositif avait connu « un bug vendredi », mais espère qu’il restera exploitable.

Pour un fidèle présent lors du constat, l’inquiétude domine : « ce qui s'est passé, c'est grave ». Il rappelle la multiplication récente d’attaques visant des mosquées, du meurtre de la Grand-Combe à l’incendie d’Uzès ou encore le pied de sanglier retrouvé devant celle du Chambon-Feugerolles.

Une profanation dénoncée comme un acte islamophobe

Le Conseil français du culte musulman a condamné une « profanation odieuse ». L’instance parle d’un geste dirigé « symboliquement » contre le livre sacré des musulmans, « au sein même d’un lieu de culte ». Pour le CFCM, cette attaque constitue « un acte islamophobe grave », révélateur « d’une haine qu’il ne faut en aucun cas sous-estimer ». L’organisation appelle à une vigilance renforcée et à des mesures de sécurité plus strictes pour éviter d’autres passages à l’acte.

Une mobilisation citoyenne en réponse à la haine

Lundi soir, plusieurs centaines de personnes se sont réunies devant la préfecture du Puy. Parmi elles, des habitants, des responsables associatifs et des élus, dont le maire Michel Chapuis. Leur présence voulait porter un message clair : refuser que la peur et le racisme gagnent du terrain.

Une participante résume l’esprit de la mobilisation : « Nous condamnons fermement cet acte qui blesse toute notre communauté, mais nous appelons avant tout au calme et à la solidarité ». Elle ajoute : « Dans un contexte national où les tensions sont parfois attisées par certains discours médiatiques ou politiques, nous rappelons que la responsabilité collective est de promouvoir le respect, l’unité et la paix ».

Une enseignante raconte sa frayeur

Parmi les témoignages, celui d’une enseignante de la mosquée révèle la violence du choc. Elle se trouvait au rez-de-chaussée avec des enfants quand l’intrus a pénétré dans le bâtiment. « La mosquée a été vandalisée : des corans ont été déchirés et plusieurs espaces ont été mis en désordre. Au moment des faits, je me trouvais au rez-de-chaussée pour donner des cours d’arabe à de jeunes enfants », raconte-t-elle.

La peur l’a saisie à l’idée que les petits puissent tomber sur l’auteur : « J’ai eu très peur pour eux, en imaginant qu’ils auraient pu être confrontés à cette intrusion. Heureusement, l’individu est monté à l’étage et n’est pas venu jusqu’à nous ». Elle insiste malgré tout sur le message que la mosquée souhaite maintenir : « Cet événement nous a profondément touchés, mais nous continuons d’appeler au respect, au calme et à la paix ».