Faute de budget adopté, les nouveaux services civiques suspendus depuis le 1er février !

Faute de budget adopté, l’Agence du Service civique gèle toute nouvelle mission depuis le 1er février, provoquant l’indignation des associations.

Publié : 3 février 2025 à 15h12 par La rédaction

Service Civique
Crédit : Agence du Service Civique

Un coup d’arrêt brutal pour le Service civique. Depuis le 1er février, aucun nouveau contrat ne pourra être signé, une conséquence directe de l’absence d’adoption du budget 2025. L’Agence du Service civique a annoncé la suspension immédiate de toutes les nouvelles missions, laissant près de 5 000 jeunes dans l’incertitude quant à leur avenir.

Un programme essentiel mis en pause

Créé en 2010, le Service civique offre aux jeunes de 16 à 25 ans (et jusqu’à 30 ans pour les personnes en situation de handicap) la possibilité d’exercer une mission d’intérêt général pendant 6 à 12 mois dans des domaines variés : éducation, culture, sport ou encore protection de l’environnement. En 2023, ce dispositif avait attiré 150 000 volontaires, et fêté en décembre son 800 000ᵉ participant.

Mais la situation s’est brusquement compliquée cette semaine. Dans une note envoyée jeudi 30 janvier aux organismes d’accueil, le ministère des Comptes publics a demandé de « suspendre toute entrée en mission à partir du 1er février, quand bien même un contrat a été saisi ou validé ». Une décision qui impacte directement les jeunes qui s’apprêtaient à débuter leur engagement, mais aussi les associations qui comptaient sur leur présence.

L’incertitude pour les volontaires ayant commencé en janvier

Si les jeunes déjà en mission avant février pourront poursuivre leur engagement, une interrogation demeure pour ceux ayant signé leur contrat en janvier. Matignon assure que « les missions signées avant le 1ᵉʳ février seront honorées », mais la note du ministère précise qu’« une incertitude demeure sur les contrats saisis après le 1ᵉʳ janvier 2025 ». Les jeunes concernés devront attendre des clarifications sur leur situation.

Pour Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif, qui représente 700 000 associations, cette décision est un coup dur : « Cette suspension laisse sur le carreau 5 000 jeunes à qui on a brutalement demandé de rentrer chez eux et qui ne sont pas sûrs de percevoir d’indemnités pour leur mission en janvier ».

Un contexte budgétaire tendu

Le blocage du Service civique est directement lié aux négociations en cours autour du budget 2025. La commission mixte paritaire, qui réunit 7 députés et 7 sénateurs, a certes trouvé un compromis ce vendredi 31 janvier, mais le texte doit encore être voté par le Parlement ou adopté via l’article 49.3. En attendant, les financements restent en suspens.

Cette situation fragilise davantage les associations, déjà mises à mal par la baisse des subventions et l’incertitude budgétaire. « Des milliers d’associations qui accueillent des volontaires ne peuvent plus le faire en 2025 alors qu’elles ont un agrément pour ça ! », s’indigne Claire Thoury.

Le Service civique représente un tremplin pour de nombreux jeunes en quête d’engagement et d’expérience professionnelle. Selon l’Institut national de la Jeunesse et de l’Éducation populaire, près de 80 000 jeunes entament une mission chaque année. L’arrêt brutal du dispositif compromet non seulement leur avenir, mais aussi le bon fonctionnement des structures qui les accueillent.