Enfants à jeun à l’école : la précarité alimentaire gagne du terrain en Europe !

Privation de petit-déjeuner, fatigue en classe, inquiétudes grandissantes dans les foyers : en 2025, la précarité alimentaire touche toujours plus d’enfants en Europe. Une réalité que confirme la nouvelle enquête Kellogg’s, révélant des chiffres alarmants sur l’état de l’alimentation des plus jeunes.

Publié : 16 avril 2025 à 20h41 par La rédaction

Cantine école
Crédit : Romain DEL BUONO - Pixabay

Un élève sur cinq arrive le ventre vide en classe. C’est l’un des chiffres les plus marquants de la dernière étude menée par Kellogg’s, en collaboration avec le cabinet Spark Market Research. Cette enquête, réalisée début 2025 auprès de près de 9 000 personnes dans six pays européens, met une nouvelle fois en lumière une réalité troublante : malgré les efforts des pouvoirs publics et des associations, la précarité alimentaire ne faiblit pas.

En France, les résultats sont sans appel : 21% des enfants ne prennent pas de petit-déjeuner au moins une fois par semaine, contre 18% en 2023 et seulement 4% en 2016. La tendance est claire et préoccupante. L’étude confirme également que près d’un tiers des enseignants voient chaque jour des élèves arriver affamés à l’école, avec des conséquences directes sur leur concentration, leur fatigue et leur apprentissage.

« Cette nouvelle édition de notre baromètre de la précarité alimentaire confirme que l’accès à une alimentation équilibrée reste un défi quotidien pour de nombreuses familles », déclare Hélène Boyer, Directrice de la communication de Kellogg’s France. « La hausse du nombre d’enfants qui partent le matin à l’école le ventre vide est particulièrement préoccupante car nous savons que ce repas joue un rôle clé pour leur réussite scolaire. Il est impératif de continuer à agir. »

Un petit-déjeuner sacrifié

Le premier repas de la journée est souvent le premier à disparaître dans les foyers en difficulté. En 2025, 16% des Français déclarent ne pas manger le matin, un chiffre en nette augmentation par rapport à 2016 (9%). Pour 7% d’entre eux, le motif est purement financier.

Les enseignants, en première ligne pour observer ces effets, tirent la sonnette d’alarme : 66 % estiment que ne pas manger le matin est un problème majeur, et deux sur cinq affirment que leurs élèves arrivent chaque jour sans avoir déjeuné.

Ce manque d’énergie dès le matin a un coût pédagogique. Les professeurs estiment perdre jusqu’à trois heures de cours par semaine à aider les enfants à se remettre dans le rythme.

Des familles sous pression

Le rapport montre aussi que le coût de la vie continue de peser lourdement sur les familles. En France, 22% des répondants ont du mal à nourrir leur foyer et un quart s’inquiète de son budget alimentaire. Résultat : les habitudes changent sous la contrainte. Un Français sur cinq a dû revoir son alimentation pour des raisons économiques.

Dans ce contexte, les initiatives solidaires prennent tout leur sens. Le programme « Un petit-déjeuner pour tous » de Kellogg’s, en partenariat avec le réseau d’épiceries solidaires Andès, a déjà permis de toucher 8 000 bénéficiaires à travers 840 ateliers depuis 2019. Et cette année encore, un partenariat avec la Croix-Rouge française permettra à plus de 2 200 enfants de participer à des ateliers autour du goût.

Les petits-déjeuners solidaires, une réponse insuffisante ?

Les clubs de petit-déjeuner, ces structures qui proposent des repas gratuits ou à prix réduit avant l’école, sont de plus en plus connus. En France, la notoriété de ces dispositifs progresse, mais leur usage reste limité. Selon les chiffres, seul un petit nombre d’élèves y accèdent régulièrement, souvent parce que leurs parents doivent partir tôt au travail.

Les enseignants et parents s’accordent à dire que ces clubs ont un impact positif. Ils permettent aux enfants de mieux démarrer leur journée, de socialiser, et parfois même de rattraper du retard scolaire. Pourtant, la majorité des familles qui en auraient besoin n’y ont pas accès.

La précarité alimentaire continue donc d’empoisonner le quotidien de milliers d’enfants. Et si certains indicateurs montrent une légère amélioration depuis 2023, les niveaux restent bien plus élevés qu’en 2016. À l’heure où le coût de la vie ne cesse d’augmenter, l’appel à la mobilisation reste plus que jamais d’actualité.