Bruno Retailleau durcit les conditions d’accès à la nationalité française !
Une nouvelle circulaire, adressée aux préfets, met l’accent sur l’exemplarité du parcours et l’insertion professionnelle durable.
Publié : 6 mai 2025 à 16h18 par La rédaction
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Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a diffusé ce week-end une nouvelle circulaire destinée à encadrer plus strictement les conditions d’accès à la nationalité française. Sans modifier en profondeur les règles actuelles, le texte insiste toutefois sur plusieurs exigences renforcées, notamment en matière de langue, d’adhésion aux valeurs de la République et d’intégration professionnelle. Le document, révélé par Le Figaro et consulté par l’AFP, doit être présenté officiellement ce lundi 5 mai à Créteil, en préfecture du Val-de-Marne.
Une nationalité vue comme un privilège, non comme un droit
Le ministre, qui défend une ligne ferme sur les questions migratoires, rappelle dans la circulaire que l’accès à la nationalité reste à l’entière appréciation de l’État. « La jurisprudence établit la naturalisation non comme un droit, mais comme une décision souveraine du gouvernement », souligne le texte. Une phrase qui donne le ton d’une instruction visant à renforcer la sélection des dossiers.
La circulaire de cinq pages, à laquelle est jointe la charte des droits et devoirs du citoyen français, a été transmise à tous les préfets. Ces derniers ont désormais trois mois pour produire un rapport d’application, comme exigé par le ministre.
Un cadre plus rigoureux pour les candidats à la naturalisation
Plusieurs conditions sont revues à la hausse. Le niveau de maîtrise du français, déjà encadré par la loi, devra être vérifié avec une attention accrue. Le respect des principes de la République fait aussi partie des points de vigilance prioritaires.
Mais la principale nouveauté réside dans l’exigence d’« insertion professionnelle » : le demandeur devra prouver une activité stable sur une durée minimale de cinq ans. Une exigence plus stricte qu’auparavant, qui vise à valoriser l’autonomie économique. En complément, la circulaire insiste sur la nécessité de justifier de ressources suffisantes et durables, hors aides sociales.
Autre élément scruté de près : le parcours personnel du candidat. Tout séjour irrégulier antérieur pourra peser négativement sur la demande. Le ministère demande également aux services préfectoraux d’évaluer ce que le ministre appelle « l’exemplarité » du parcours.
Une hausse des naturalisations en 2024
Selon les données de la direction générale des étrangers en France, 66 745 personnes ont acquis la nationalité française par décret ou déclaration au cours de l’année 2024, soit une hausse de 8,3% par rapport à l’année précédente. Cette augmentation s’expliquerait, en partie, par un rattrapage dû à des retards techniques enregistrés en 2023.
Cette nouvelle circulaire s’inscrit dans la continuité de la politique migratoire menée depuis plusieurs mois. Elle fait suite à la révision, en janvier, de la circulaire Valls sur la régularisation des sans-papiers.