Bruno Retailleau appelle à revoir la stratégie et à "poser un rapport de force" avec l’Algérie !
Le ministre de l’Intérieur appelle à un « rapport de force » avec Alger et réclame une révision des relations bilatérales.
Publié : 17 février 2025 à 13h41 par La rédaction
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Le locataire Place Beauvau, Bruno Retailleau, a exprimé dimanche 16 février sa frustration face à l'absence de réaction forte de la France concernant l'incarcération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Détenu en Algérie depuis la mi-novembre, ce dernier est poursuivi pour des faits qualifiés de « terrorisme » et d'« actes subversifs » par le Code pénal algérien.
Une critique directe de la stratégie française
Invité du Grand Rendez-vous sur Europe 1, CNews et Les Échos, Bruno Retailleau a dénoncé le manque d’initiative de la diplomatie française dans ce dossier. « Je n'en peux plus car cela n'avance pas », a-t-il déclaré, s'interrogeant sur le silence des autorités. Pour lui, « on ne peut pas se dire le pays représentant des droits de l'homme et laisser faire. C'est insupportable ».
Sans citer explicitement le ministère des Affaires étrangères, il a remis en cause la stratégie diplomatique actuelle basée sur la discrétion. « Depuis trois mois, la discrétion n'a pas payé », a-t-il affirmé, suggérant qu’une approche plus offensive était nécessaire.
Boualem Sansal, une « cause humanitaire » ou politique ?
Bruno Retailleau a rappelé que ce dernier est « âgé » et « malade », et a insisté sur la nécessité de le « défendre comme une cause humanitaire ». Il a également souligné les attaques dont il fait lui-même l’objet en Algérie. « Je suis la bête noire [en Algérie], ma tête est mise à prix en Une de journaux [pro-pouvoir algérien]. Qui m'a défendu ? Jean-Pierre Chevènement », a-t-il affirmé.
Vers une refonte des relations franco-algériennes ?
Face à cette situation, le ministre de l’Intérieur plaide pour un changement profond dans les relations entre la France et l’Algérie. Il appelle à « poser un rapport de force » en revoyant notamment l'accord bilatéral de 1968 qui encadre les conditions d’accueil des Algériens en France. Il milite également pour un rétablissement des visas pour les diplomates algériens, une mesure qui marquerait un durcissement de la politique migratoire envers Alger.
Une pression sur l’Union européenne
Bruno Retailleau ne se limite pas aux relations bilatérales et propose d’élargir la pression au niveau européen. Il estime que « tant que Boualem Sansal ne sera pas libéré », les dirigeants européens devraient suspendre toute signature d’accord avec Alger.
Cette déclaration intervient alors que l’Algérie a récemment demandé une révision de son accord d’association avec l’Union européenne, souhaitant le refonder sur un « principe du gagnant-gagnant ».