Aboubakar Cissé : la Grande Mosquée de Paris appelle à un adieu "dans la dignité, l’unité et la foi" !

Une prière mortuaire en hommage à Aboubakar Cissé, tué en pleine prière, se tiendra à la Grande Mosquée de Paris.

Publié : 3 mai 2025 à 12h48 par La rédaction

Grande Mosquée de Paris
Crédit : Grande Mosquée de Paris - Facebook

Ce lundi 5 mai à 11h00, la dépouille d’Aboubakar Cissé, 22 ans, sera accueillie à la Grande Mosquée de Paris. Un ultime adieu sera rendu à ce jeune homme, tué alors qu’il était en prière dans une mosquée de La Grand-Combe (Gard), le 25 avril dernier.

Avant son rapatriement vers le Mali, son pays natal, une prière mortuaire sera célébrée en présence de fidèles, appelés à se rassembler « dans la dignité, l’unité et la foi », selon le communiqué diffusé par les organisateurs.

Un adieu dans la foi et la fraternité

Le texte publié ce vendredi 2 mai évoque avec émotion « celui qui s’en est allé dans la lumière de la prière ». En ces mots, la communauté rend hommage à un jeune homme assassiné dans un lieu de culte, alors qu’il était en pleine prosternation. L’événement religieux se tiendra dans un esprit de recueillement. « Nous invoquerons le Très-Haut afin qu’Il l’enveloppe de Sa miséricorde et qu’Il le fasse entrer dans Son vaste Paradis », peut-on lire dans l’appel adressé aux fidèles.

Un crime qui bouleverse l’opinion

L’assassinat d’Aboubakar Cissé a choqué bien au-delà de la communauté musulmane. Ce jeune Malien, établi à La Grand-Combe, a été tué sans raison apparente par un homme de 21 ans. Selon la procureure de Nîmes, Cécile Gensac, les motivations de l’auteur « sont apparues comme profondément personnelles : envie de tuer, quelle que soit la cible, et fascination morbide ». L’enquête, pour l’instant, ne retient pas le caractère terroriste des faits.

Une position que conteste vivement la famille de la victime. Selon leurs avocats, une plainte avec constitution de partie civile va être déposée pour demander la requalification de l’acte en « terrorisme ». Le conseil de la famille dénonce une lecture des faits « incompréhensible » au regard du lieu et du contexte de l’attaque.

Un suspect en attente d’extradition

L’auteur présumé du meurtre, Olivier H., s’est rendu de lui-même en Italie après trois jours de fuite. Il s’est présenté dans un commissariat de la région de Florence, accompagné de sa tante et d’un avocat. Ce dernier a précisé que le jeune homme « veut rentrer chez lui », ce qui a déclenché une procédure d’extradition rapide. Son retour en France est attendu à la mi-mai.

Une réception officielle en préparation

Alors que l’émotion reste vive, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé qu’il recevra la famille d’Aboubakar Cissé lundi 5 mai, en marge de la cérémonie à la Grande Mosquée. L’annonce intervient après plusieurs critiques formulées à l’encontre du gouvernement, accusé par une partie de la gauche de ne pas traiter cette affaire avec la même rigueur que d’autres crimes qualifiés de terroristes.

Une blessure ouverte

L’affaire Aboubakar Cissé soulève des questions profondes sur la reconnaissance des violences commises dans les lieux de culte et sur le traitement juridique des crimes motivés par une haine indifférenciée. La demande de justice exprimée par la famille dépasse le cadre du procès à venir. Elle s’inscrit dans un besoin plus large de considération et d’égalité de traitement, quelle que soit la foi des victimes.

Une prière, un symbole

En confiant la mémoire d’Aboubakar Cissé à la communauté rassemblée, les organisateurs veulent faire de cette cérémonie une lumière dans l’obscurité. « Qu’Il transforme notre douleur en prière, et notre prière en lumière », lit-on dans l’appel lancé aux fidèles.

La Grande Mosquée de Paris accueillera donc, ce lundi, une foule sans doute nombreuse pour saluer, dans la paix, la mémoire d’un homme tombé dans un lieu qui n’aurait jamais dû connaître la violence.