César 2025 : Karim Leklou sacré meilleur acteur !

Karim Leklou est sacré meilleur acteur pour son rôle bouleversant dans « Le Roman de Jim ».

Publié : 3 mars 2025 à 14h51 par La rédaction

Karim Leklou
Crédit : Académie des César

La 50ᵉ cérémonie des César a réservé une surprise de taille avec la consécration de Karim Leklou. L’acteur de 42 ans a reçu le César du meilleur acteur pour son interprétation magistrale dans « Le Roman de Jim » d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu. Un moment fort, marqué par une prise de parole sincère et touchante.

Un hommage aux oubliés de la reconnaissance

Sur la scène de l’Olympia, Karim Leklou a tenu à dédier sa victoire à ceux qui, comme lui, ne sont pas habitués aux récompenses. « Je dédie ce César à tous les gentils, tous les gars qui d’habitude ne doivent pas soulever un César (...) à tous les résilients, ceux qui encaissent des vies pas faciles », a-t-il lancé, visiblement ému. 

Son discours, l’un des plus marquants de la soirée, s’est poursuivi par des remerciements à l’équipe du film, notamment ses partenaires Laetitia Dosch et Sara Giraudeau. Il a également tenu à saluer les acteurs de « L’Amour ouf », autre film marquant de son année, en scandant les noms de Gilles Lellouche, François Civil et Adèle Exarchopoulos.

Une reconnaissance méritée pour un acteur de talent

Si cette victoire a surpris, elle n’en reste pas moins légitime. Déjà nommé à deux reprises aux César – en 2019 pour « Le Monde est à toi » et en 2022 pour « BAC Nord » –, Karim Leklou a su imposer son style singulier, capable de naviguer entre douceur et intensité. Dans « Le Roman de Jim », il campe un homme brisé, séparé de l’enfant qu’il a élevé comme son fils. Une performance d’une justesse remarquable, qui lui vaut aujourd’hui cette consécration.

Loin de s’arrêter à sa propre réussite, Karim Leklou a profité de son temps de parole pour adresser un message à son ami de longue date, Tahar Rahim. « Il n’y a pas de compétition. À un moment, ça, c’est rien », a-t-il dit en montrant sa statuette, avant d’ajouter : « L’amitié, elle est plus importante que tout. Merci mon ami, merci mon frère, de tes conseils. »

Un comédien caméléon au parcours atypique

Karim Leklou n’est pas un acteur comme les autres. Né en 1982 à Sèvres, il grandit à Saint-Cyr-l’École, bercé par le cinéma grâce à un père cinéphile. Après un BTS en force de vente et plusieurs petits boulots, il décide de se former au métier d’acteur au Cours Florent. Son premier grand rôle, il l’obtient en 2009 dans « Un prophète » de Jacques Audiard, où il rencontre Tahar Rahim.

Depuis, il enchaîne les films d’auteur et les rôles marquants : « Le Monde est à toi », « Goutte d’or », « BAC Nord », sans oublier la série « Hippocrate », où il incarne un interne en médecine. Son registre est large, capable de passer du héros bienveillant au personnage inquiétant, comme il l’a prouvé cette année en incarnant un père violent dans « L’Amour ouf » de Gilles Lellouche.

Une carrière en pleine ascension

Ce César vient couronner une année exceptionnelle pour l’acteur, qui ne cesse de séduire réalisateurs et spectateurs. Prochainement, il sera à l’affiche de « De Gaulle » d’Antonin Baudry et « L’Accident de piano » de Quentin Dupieux, deux projets qui confirment son attrait pour des univers très variés.

Karim Leklou n’a peut-être pas l’habitude de « soulever un César », comme il l’a dit lui-même, mais ce prix marque une étape décisive dans sa carrière. Talentueux, discret et désormais reconnu, il prouve que la gentillesse et la résilience peuvent mener aux plus belles victoires.