Réforme des retraites : contestations et mobilisations à venir !

23 janvier 2023 à 16h43 par La rédaction

Le gouvernement présente le projet de loi de réforme des retraites ce lundi 23 janvier en Conseil des ministres qui prévoit notamment le report de l'âge légal de départ à 64 ans.

Malgré la forte opposition exprimée lors de la mobilisation contre ce texte jeudi 19 janvier, le gouvernement semble déterminé à dérouler son calendrier de la réforme des retraites.


Emmanuel Macron et son  gouvernement vont réitérer, à partir de ce lundi 23 janvier, leur volonté de mener un débat parlementaire rapide pour faire entrer en vigueur le très contesté projet de réforme des retraites d'ici l'été.


Si le Parlement ne prend pas une décision sur la réforme des retraites dans les 50 jours suivant le début du débat, soit avant le 26 mars à minuit, les dispositions de la réforme pourraient être mises en place par ordonnance, ce qui serait une première.


Pourquoi cette réforme des retraites ? 


Le gouvernement souhaite mettre en place une réforme des retraites en 2023 pour assurer la viabilité du système de retraite par répartition en France. Cette réforme est motivée par l'augmentation de l'espérance de vie, qui entraîne une croissance rapide du nombre de retraités par rapport au nombre d'actifs cotisants. 


Le nombre de retraités devrait augmenter en passant de 16,8 millions en 2020 à 23 millions en 2070, avec une accélération particulièrement marquée autour de 2040 avec l'arrivée à la retraite des générations du baby-boom. Le gouvernement souhaite donc « rééquilibrer » ce système pour le rendre plus viable financièrement.


Le président est ouvert à l’aménagement du texte  


La réforme des retraites prévoit de reporter l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, grâce à l'allongement de la durée de cotisation à 43 ans et 172 trimestres pour une retraite à taux plein ; une mesure qui est rejetée par les syndicats, les oppositions politiques et une grande majorité des Français.


Emmanuel Macron a refusé de dire clairement s'il maintiendra cet âge légal jusqu'au bout, affirmant qu'il souhaite que le gouvernement et les parlementaires puissent « aménager » le texte. Les ministres du gouvernement ont indiqué qu'ils sont prêts au « dialogue » pour « enrichir » le texte. L'exécutif a également ouvert la porte à des mesures plus sévères pour l'emploi des seniors.


Les syndicats unanimes 


Les leaders syndicaux déplorent également la forme choisie par le gouvernement pour examiner sa réforme, un projet de loi de finances rectificative pour la Sécurité sociale, qui limite les débats et permet d'utiliser plus facilement l'article 49.3. 


Les opposants à la réforme des retraites restent déterminés à poursuivre leur lutte. A la suite de la marche organisée par les organisations de jeunesse, Jean-Luc Mélenchon a appelé à élargir le front de la lutte en proposant aux syndicats de fixer une prochaine journée de mobilisation un week-end.


Le leader de la CGT, Philippe Martinez, n'a pas exclu la possibilité de manifestations durant les vacances de février. Les syndicats ont déjà programmé une journée d'action le 31 janvier.


Journée de grève chez EDF 


La CGT Mines-Energie (FNME-CGT) a annoncé qu'elle réitère des blocages de l'industrie électrique, gazière et nucléaire. Elle prévoit une grève généralisée le 26 janvier dans au moins 5 centrales sur 18 chez EDF ; une autre action pourrait avoir lieu le 27 janvier, selon des sources syndicales.


Les raffineries en grève les 26 et 27 janvier


Une grève de 48 heures, prévue les 26 et 27 janvier, est également attendue dans les raffineries. Lionel Arbiol, délégué syndical CGT de la raffinerie de Fos-sur-Mer, a expliqué qu'il y a également un plan d'action de 72 heures de grève prévu pour la semaine suivante :


« Nous allons voir si nous nous associons aux dates annoncées ou si nous gardons les nôtres », a-t-il déclaré. Un éventuel risque de fermeture des stations d'essence sur fond de pénurie n’est donc pas exclu, selon Lionel Arbiol : « ce n’est pas impossible que l’on arrive à la situation de septembre dernier si le gouvernement s’entête à faire passer cette réforme ».