"Les Arabes du lycée, on doit les tuer" : menaces de mort à caractère raciste dans deux établissements scolaires de Libourne !

7 décembre 2023 à 10h22 par La rédaction

La ville de Libourne est actuellement sous le choc, enveloppée dans une atmosphère d'angoisse, suite à des menaces de mort, dont certaines explicitement racistes, visant deux de ses établissements éducatifs.

Crédit : Google Maps

L'inquiétude s'est intensifiée à un point critique, poussant les enseignants des établissements Jean Monnet et Marguerite Duras à suspendre leurs activités, conscients de la gravité de la situation.


Lundi 4 décembre, au lycée Jean Monnet, un incident particulièrement alarmant a été rapporté : la découverte d'une lettre manuscrite renfermant des propos racistes et des menaces de mort.


Dans cette lettre, l'auteur attaquait personnellement une enseignante en la désignant de « sale bougnoule » et exprimait clairement son intention « d’égorger » les élèves d’origine arabe.


Selon des propos relayés par nos confrères de SudOuest, la lettre est d’une brutalité sans précédent : « Les Arabes du lycée, on doit les tuer. Je vais les saigner comme les cochons de mon grand-père… ». Des mots, chargés de haine, qui ont profondément ébranlé le corps enseignant ainsi que les élèves.


La gendarmerie de Libourne ouvre une enquête 


En réaction, les cours ont été suspendus et une plainte a été déposée par l'établissement. Un enseignant a exprimé son inquiétude en déclarant : « Nous avons reconduit notre droit de retrait aujourd'hui mais dès demain, cela pourrait basculer en droit de grève. Sauf qu'aujourd'hui, les conditions ne sont pas réunies pour retourner en cours. » La gendarmerie de Libourne a ouvert une enquête pour identifier les auteurs de ces menaces.


La situation a entraîné une demande urgente des syndicats pour augmenter les moyens et assurer la sécurité. Ils réclament également une reconnaissance de l'établissement (Jean Monnet et Marguerite Duras) en REP, une requête formulée depuis plusieurs années. La syndicaliste du SNES a insisté sur la nécessité d'augmenter le nombre d'AESH et de remplacer le personnel en arrêt.


Déploiement de policiers au collège Marguerite Duras en réponse aux menaces 


Le collège Marguerite Duras n'est pas également épargné, avec des menaces de mort rapportées depuis le 1ᵉʳ décembre. Des policiers ont été déployés pour des fouilles de sacs à l'entrée, tandis qu’un membre de l'équipe mobile de sécurité du rectorat navigue entre les deux établissements. Une professeure a confié : « Nous attendons également une audience auprès de la DASEN. »


Le Syndicat national des enseignements de second degré alertes sur les violences croissantes au sein des écoles 


Ces événements ont révélé une augmentation des violences dans ces écoles. Une enseignante, membre du SNES, a souligné la montée des violences, mentionnant des agressions physiques contre deux femmes, depuis en arrêt maladie. 


Face à cette situation, le rectorat a affirmé son soutien aux deux communautés éducatives. Un conseil de discipline est prévu pour l'élève concerné au collège Marguerite Duras, et un rendez-vous a été fixé avec l'équipe enseignante.


Le Maire de Libourne réagit 


Philippe Buisson, le maire de Libourne, a déclaré sur X que les motivations de l'élève auteur des menaces ne sont pas liées à une radicalisation islamiste, mais suggèrent plutôt un racisme d'ultra-droite. Il a rappelé que ces événements sont déconnectés de la vie quotidienne et scolaire dans ces établissements, tout en affirmant son soutien aux équipes pédagogiques.