Suspendu dans le vide, Fousseynou Cissé sauve six personnes piégées par un incendie !

Un moment de panique. Un feu violent se déclare au deuxième étage d’un immeuble parisien, rue de la Goutte d’Or. Très vite, les flammes gagnent les étages supérieurs. Au sixième, six personnes, dont quatre enfants, sont bloquées. La fumée envahit leur appartement. Les secours ne sont pas encore là.

« J’ai suivi mon instinct »

Fousseynou Cissé, un habitant du bâtiment, comprend vite la gravité de la situation. Lui-même en train d’évacuer avec sa femme et son fils, il entend un voisin l’appeler. En levant les yeux, il aperçoit des silhouettes qui s’agitent à la fenêtre, suffoquant dans la fumée. Alors il prend une décision radicale.

« Ce n’était pas calculé », raconte-t-il au micro de franceinfo. Sans équipement, il se hisse par la fenêtre d’un appartement voisin et avance à mains nues sur une rambarde en zinc, suspendu à 20 mètres du sol. « J’ai sauté pour leur venir en aide », confie-t-il. Un geste fou, guidé uniquement par l’instinct. Et le cœur.

Bébé après bébé, enfant après enfant

Dans l’appartement en détresse, deux femmes sont présentes avec leurs enfants. Zaoidi, l’une d’elles, se souvient : « On a entendu l’alarme, j’ai ouvert la porte, il y avait déjà de la fumée. J’étais avec mes deux enfants de 5 mois et 2 ans. »

Fousseynou Cissé, lui, parvient à tendre les bras. Il récupère d’abord les nourrissons, les passe un par un par la fenêtre à un voisin situé en sécurité. Puis les enfants plus âgés. Enfin, les deux mères. Tous sains et saufs. « Il nous a donné une autre vie », souffle Zaoidi, encore bouleversée.

Une reconnaissance qui tarde

Depuis ce jour, les images de son acte héroïque ont fait le tour des réseaux sociaux. Mais Fousseynou, 39 ans, ne demande ni médaille ni projecteurs. Employé comme agent d’accueil sous contrat dans des collèges de la Ville de Paris, il espère simplement que son geste pourra changer sa situation. « J’ai un titre de séjour. Si t’as pas la nationalité, t’es pas embauché », regrette-t-il.

Du côté des pompiers, son intervention n’est pas passée inaperçue. « Il a eu une vraie action engagée », a salué le colonel Jean-Paul Bosland, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers. Avant de lancer, admiratif : « On pourrait presque lui proposer de devenir pompier. »

Et ce lundi 7 juillet, le ministère de l’intérieur a annoncé qu’il allait être décoré pour « acte de courage et de dévouement  » confirmant une information de nos confrères de BFMTV et du Parisien. Cette médaille est destinée à marquer des actes de courage et de dévouement. La remise officielle aura lieu le dimanche 13 juillet selon le préfet de Paris, Laurent Nunez.

Un héros ordinaire

Fousseynou Cissé ne se considère pas comme un héros. « Je l’ai fait tout simplement, sans distinction de race ni de couleur. Mon cœur m’a dit d’y aller », explique-t-il. Pourtant, sans lui, le drame aurait pu être bien plus lourd. Une enquête est en cours pour déterminer l’origine du sinistre. Aucun décès n’est à déplorer, mais plusieurs habitants ont été intoxiqués.

Dans un monde souvent indifférent, un homme suspendu dans le vide a rappelé ce que signifie le mot « courage ».