Drapeau algérien arraché au Groupama Stadium, un adolescent lyonnais dénonce une agression raciste !

Un geste symbolique qui vire à l’agression. Le Groupama Stadium a de nouveau été le théâtre d’un incident qui entache l’image de ses tribunes. Vendredi soir, lors de la rencontre entre Lyon et Angers (1-0), un adolescent de 17 ans a voulu saluer le retour au club de Rachid Ghezzal en déployant un drapeau algérien. Le geste, pourtant autorisé dans l’enceinte puisque lié à un joueur de l’effectif, a provoqué une violente réaction.

« À la 34ᵉ minute, deux personnes sont venues me voir et me l’ont arraché des mains. J’ai essayé de le retenir mais elles sont parties avec. En me disant que je n’avais rien à faire ici, qu’on est en France, à Lyon, et que j’allais avoir des problèmes », raconte le jeune supporter au Progrès.

Selon plusieurs témoignages publiés sur les réseaux sociaux, la scène s’est déroulée sous les yeux de nombreux spectateurs. Certains messages postés dès vendredi soir décrivaient des faits concordants, évoquant trois individus descendus d’un autre virage pour arracher le drapeau.

L’OL aux côtés du jeune supporter

Après l’altercation, les stadiers sont rapidement intervenus et ont conseillé à l’adolescent de déposer plainte. Le club a confirmé l’incident au Figaro et assuré avoir pris contact avec le jeune homme. « Nous encourageons une nouvelle fois le jeune homme à porter plainte et sommes à ses côtés s’il le souhaite. Nous prenons tous les événements au sérieux et restons à disposition des autorités pour faire avancer l’enquête, une fois la plainte déposée », a déclaré l’Olympique lyonnais.

Pour l’instant, la police du Rhône n’a pas encore enregistré de plainte officielle. Mais l’OL se dit prêt à transmettre les images de vidéosurveillance à la justice.

Un climat tendu dans les tribunes

Le jeune supporter raconte avoir été de nouveau entouré par un groupe hostile en seconde période, avant d’être protégé par d’autres spectateurs jusqu’à la fin du match. « C’est la première fois que je subis de telles choses au stade », confie-t-il. Il a quitté le stade en Uber, accompagné par les stadiers, sans son drapeau.

Cet incident survient dans un contexte déjà tendu. Ces dernières années, plusieurs faits similaires ont entaché la réputation des tribunes lyonnaises : insultes racistes lors d’un déplacement à Bourgoin, voile arraché à une jeune fille lors de la finale de Coupe de France 2024 diffusée au Groupama Stadium, ou encore le scandale du drapeau nazi brandi par des membres du groupe la Mezza, condamnés par la justice.

L’ombre du racisme sur les terrains de football

Si le club répète sa volonté de « faire le ménage dans les tribunes », certains nouveaux groupes de supporters, comme les Six-Neuf Pirates, créés pour promouvoir un supportérisme « apolitique et cosmopolite », peinent à s’imposer. Plusieurs de leurs membres ont déjà subi des menaces, voire des violences, signe que les tensions restent vives dans une partie du virage sud.

Pour le jeune homme de 17 ans, l’affaire pourrait désormais se poursuivre devant les tribunaux. Il compte déposer plainte, accompagné de ses parents.