Visas diplomatiques : la crise s’envenime entre Paris et Alger !
La France a officialisé la suspension de l’accord de 2013 sur l’exemption de visas pour les passeports diplomatiques et de service. Alger réplique en dénonçant « la mauvaise foi » de Paris et affirme que le dossier est clos.
Publié : 21 août 2025 à 19h05 par La Rédaction
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Le ministère des Affaires étrangères a publié au Journal officiel un avis mettant fin à l’application de l’accord de 2013 qui exemptait de visa les détenteurs de passeports diplomatiques et de service algériens. Selon Paris, cette suspension découlerait d’une décision unilatérale d’Alger prise dès le 11 mai 2025.
Une version immédiatement contestée par le ministère algérien des Affaires étrangères. Une source officielle a dénoncé auprès de l’APS « le caractère mensonger de l’assertion française », rappelant que ce sont les autorités françaises qui avaient restreint l’accès de diplomates algériens à leur territoire dès février dernier.
Alger accuse Paris de mauvaise foi
L’Algérie souligne que deux cas précis illustrent ces entraves : le 13 février, puis le 26 février 2025, deux détenteurs de passeports diplomatiques algériens se sont vu refuser l’entrée en France. Ces incidents avaient déjà fait l’objet de demandes d’explication adressées à Paris.
« La mauvaise foi de la partie française est manifeste. C’est elle qui assume la responsabilité des premières violations flagrantes de l’Accord en question », insiste la source algérienne, précisant que la réponse d’Alger s’est limitée à appliquer le principe de réciprocité.
Le ministère algérien rappelle enfin que le 7 août, il a notifié la dénonciation pure et simple de l’accord de 2013. « Pour la partie algérienne, ce dossier est définitivement clos », conclut la même source.
La fermeté nouvelle d’Emmanuel Macron
Cette rupture intervient dans un climat déjà dégradé depuis l’été 2024, marqué par la reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Dans une lettre adressée début août à son Premier ministre, Emmanuel Macron a demandé d’agir « avec plus de fermeté et de détermination à l’égard de l’Algérie ».
Le chef de l’État a exigé la suspension de l’accord sur les visas diplomatiques, la relève d’une soixantaine d’agents consulaires français bloqués par Alger et conditionné l’accréditation de nouveaux consuls algériens en France à une coopération migratoire « pleine et entière ».
Cette orientation marque une rupture de ton : quelques mois plus tôt, Emmanuel Macron saluait encore « la clairvoyance du président [Abdelmadjid] Tebboune » après un échange téléphonique. Désormais, Paris assume un rapport de force.
Pressions croisées et dossiers sensibles
À Paris, on justifie ce virage par l’échec des tentatives de relance du dialogue. L’Élysée regrette notamment l’absence de réponse d’Alger à sa proposition d’un nouvel entretien entre les deux présidents.
La situation de l’écrivain Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État, et celle du journaliste français Christophe Gleizes, emprisonné pour apologie du terrorisme, ont également pesé dans la décision.
Le dossier migratoire reste central : Paris reproche à Alger de freiner le retour de ses ressortissants sous OQTF. Après avoir doublé les expulsions entre 2017 et 2024, leur nombre s’est effondré depuis janvier 2025, tombant à seulement 500.
Une relation aussi fragile qu’indispensable
Pour l’expert Jean-François Daguzan, « l’État français se place dans une position nouvelle de résistance. Mais je ne vois pas le pouvoir algérien bouger sur ses positions, car l’ancienne puissance coloniale reste la victime expiatoire parfaite ».
De son côté, Alger a immédiatement annoncé la « dénonciation pure et simple » de l’accord de 2013 et considère le sujet clos. Paris, de son côté, active d’autres leviers, notamment la suspension des visas en cas de défaut de coopération migratoire, inscrite dans la loi immigration de 2024, et tente de rallier ses partenaires européens via le code Schengen.
Mais les conséquences de cette escalade pourraient dépasser le champ diplomatique. « Ce durcissement risque d’entraîner des répercussions catastrophiques sur les relations économiques entre nos deux pays », alerte Michel Bisac, président de la chambre de commerce et d’industrie algéro-française.
Une certitude demeure : malgré les crises, la relation entre Paris et Alger ne peut être rompue. Comme le rappelle Jean-François Daguzan, « cette relation est insécable, qu’il s’agisse des mouvements de population, de la formation des élites ou encore de l’imprégnation de la langue française en Algérie ».
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