Relations économiques Algérie-France : le bras de fer Retailleau freine la reprise !

Les tensions politiques entre Alger et Paris pèsent lourdement sur les échanges commerciaux entre les deux pays. Michel Bisac, président de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française, dénonce l’impact négatif des décisions du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui compliquent un climat déjà fragile.

Publié : 31 juillet 2025 à 13h42 par La Rédaction

Michel Bisac
Crédit : Photo de Michel Bisac - Facebook

Alors que la coopération économique entre l’Algérie et la France semblait fragile, les récents développements ont encore aggravé la situation. Michel Bisac, à la tête de la CCIAF, pointe du doigt les décisions prises par Bruno Retailleau, ministre  de l’Intérieur, qu’il accuse d’entraver tout progrès. Selon lui, ces mesures « sont un frein au rétablissement des relations économiques entre l’Algérie et la France » et vont à l’encontre de la volonté affichée du ministère des Affaires étrangères, plus favorable au dialogue.

Un contexte politique tendu qui impacte l’économie

Les différends diplomatiques, en particulier autour des valises diplomatiques, cristallisent les tensions. Michel Bisac souligne que ce dossier « doit être réglé entre les deux ministères, Affaires étrangères et Intérieur ». Pourtant, les décisions unilatérales prises récemment par Bruno Retailleau compliquent les échanges. La situation reste figée, et « à l’heure où on en est, la situation ne bouge pas », déplore le président de la CCIAF.

Des parlementaires français tentent de maintenir le dialogue

Malgré ce climat pesant, des initiatives tentent de préserver la coopération. Deux parlementaires français, Akli Mellouli et Sabrina Sebaihi, en visite à Alger, ont rencontré des chefs d’entreprise algéro-français pour écouter leurs préoccupations. Le sénateur Mellouli insiste sur l’importance de cette relation économique : « Elle est, de l’avis de toutes et tous, essentielle pour bâtir un avenir commun entre les deux rives mais aussi pour l’avenir de la Méditerranée et pour l’Afrique ».

De son côté, la députée Sebaihi estime que « l’Algérie et la France ont tout à gagner d’un apaisement des relations pour construire un avenir durable des deux côtés de la Méditerranée ».

Une concurrence européenne qui gagne du terrain

Pendant que les relations franco-algériennes stagnent, d’autres acteurs européens renforcent leur présence en Algérie. Michel Bisac observe avec inquiétude les avancées de pays comme l’Italie, qui signe de gros contrats dans plusieurs secteurs. « Voir que pendant que nous perdons du temps, l’Italie avance, c’est forcément inquiétant, mais c’est normal. L’Algérie cherche légitimement ses intérêts comme l’Italie », explique-t-il.

Un dialogue en suspens entre deux lignes politiques françaises

Selon Michel Bisac, la situation dépend largement de l’évolution politique à Paris. « L’Algérie est intransigeante sur ses positions », explique-t-il, tandis que « du côté français, deux lignes s’affrontent au niveau du gouvernement ». D’un côté, le ministère des Affaires étrangères privilégie le dialogue pour régler les différends. De l’autre, Bruno Retailleau adopte une posture plus dure, portée par des enjeux électoralistes, qui ralentit la reprise des échanges économiques.