Tunisie : de nouvelles mesures de protection et d'assistance des ressortissants africains !

6 mars 2023 à 14h49 par La rédaction

La Tunisie a décidé d'agir face aux récentes agressions à l'encontre des étudiants et des migrants originaires d'Afrique subsaharienne sur son territoire. Ces actes hostiles ont été provoqués par les déclarations incendiaires du président Kaïs Saïed qui a dénoncé l'immigration clandestine.

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En réponse aux événements, la présidence de la République, le gouvernement et le ministère des Affaires étrangères ont annoncé des mesures pour améliorer la situation des étrangers en Tunisie et faciliter les procédures de régularisation de leur situation.

Les autorités tunisiennes espèrent ainsi apaiser les tensions et restaurer un climat de confiance entre les différentes communautés présentes sur son sol.

Des mesures pour améliorer la situation des étudiants et migrants subsahariens

Les autorités tunisiennes ont décidé de prendre des mesures concrètes pour améliorer la situation des étudiants et migrants originaires d'Afrique subsaharienne sur leur territoire. Dans un premier temps, elles ont annoncé la délivrance de cartes de séjour d'une durée d'un an pour faciliter leur séjour et leur permettre de renouveler périodiquement leurs documents. Cette décision s'applique aux étudiants ressortissants de pays frères africains. 

De plus, les autorités ont également décidé de prolonger les attestations de résidence de trois à six mois pour les personnes provenant de plusieurs pays subsahariens, tels que la Côte d'Ivoire, qui bénéficient déjà d'une exemption de visa de trois mois à l'entrée en Tunisie.

Ces mesures visent à offrir une plus grande flexibilité et une meilleure protection juridique, tout en promouvant l'intégration et la cohésion sociale sur le territoire tunisien.

Un programme de retour volontaire sans pénalité

Dans un effort pour apaiser les tensions et améliorer la situation des migrants et des étudiants originaires d'Afrique subsaharienne en Tunisie, les autorités ont annoncé de nouvelles mesures.

Outre la délivrance de cartes de séjour d'un an pour les étudiants ressortissants de pays frères africains, les autorités ont également annoncé leur intention de faciliter les opérations de retour volontaire pour ceux qui souhaitent quitter le pays. Les candidats au retour seront exemptés de pénalités pouvant atteindre 1 000 euros.

Un numéro vert pour signaler les violences contre les ressortissants africains en Tunisie

Les autorités ont également promis de renforcer l'assistance sanitaire et sociale aux migrants en collaboration avec le Croissant-Rouge, tout en intensifiant les contrôles pour lutter contre toutes les formes de traite humaine et d'exploitation des migrants irréguliers.

Pour signaler toute violation à leur encontre, les résidents des pays frères africains peuvent désormais utiliser un numéro vert qui leur est dédié. Cette annonce intervient après que plusieurs témoins ont décrit une recrudescence d'agressions à l'encontre de ressortissants d'Afrique subsaharienne en Tunisie.

Le président tunisien dénonce l'immigration clandestine comme source de violence et de crimes

Le président Kaïs Saïed a dénoncé l'immigration clandestine comme étant source de « violence et de crimes », affirmant que cela relevait d'une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » du pays.

Cette déclaration, condamnée par des ONG comme « raciste et haineuse », a suscité des manifestations d'hostilité à l'encontre des migrants subsahariens en Tunisie. Des dizaines d'entre eux ont été arrêtés lors de contrôles policiers au faciès, tandis que d'autres ont été pourchassés et détroussés par de véritables « milices ».

Face à cette situation, environ 300 Ivoiriens et Maliens ont été rapatriés samedi pour échapper à ce qu'ils ont décrit comme un « déferlement de haine ».