Gabriel Attal annonce l’interdiction du port de l’abaya à l’école !

28 août 2023 à 15h05 par La rédaction

Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, a fait part de ses intentions de bannir le port de l'abaya à partir de la prochaine rentrée scolaire lors de son entretien sur TF1 dimanche 27 août.

Gabriel Attal
Crédit : DR (TF1)

A une semaine de la rentrée scolaire, Gabriel Attal a annoncé son intention de bannir le port de l'abaya  au sein des écoles : « Désormais, le port de l'abaya ne sera plus autorisé à l'école.», a-t-il annoncé.

Il a souligné que cette mesure vise à maintenir l'intégrité de l'environnement éducatif en tant que « sanctuaire laïque que doit constituer l'École ». Pour appuyer sa démarche, Gabriel Attal a prévu des discussions avec les responsables d'établissements scolaires la semaine prochaine.

Le nouveau ministre de l'Éducation nationale a affirmé sur le plateau de TF1 que la laïcité est « non pas une contrainte mais une liberté, une liberté de forger son opinion et de s’émanciper par l’école». Il a également ajouté : « Vous rentrez dans une salle de classe, vous ne devez pas être capable de distinguer ou d’identifier la religion des élèves en les regardant ».

Le Conseil Français du Culte Musulman réagit 

En réponse à cette annonce, le  CFCM, qui s’est déjà prononcé sur ce sujet dans son communiqué du 11 juin 2023, a réitéré son point de vue au sujet de cette tenue. L'organisme a rappelé avant tout que l'école représente un sanctuaire de connaissance, et non un terrain pour le prosélytisme religieux.

Affirmant que la pratique religieuse devrait se caractériser par la tranquillité intérieure, loin de toute forme d'ostentation, le CFCM a tenu à démontrer qu'il n'a pas l'intention de soutenir un vêtement en particulier. Il a souligné son devoir impératif de réfuter tout lien erroné entre les vêtements et la pratique religieuse musulmane, en plus de combattre toute forme de discrimination basée sur la religion.

Dans cette optique, le CFCM a réaffirmé que l'abaya n'est pas un symbole religieux puisque aucune référence islamique ne fait mention de ce vêtement en particulier. Le CFCM a également contesté le rôle d'une autorité laïque dans la définition de ce qui relève ou non du domaine religieux, en estimant que cela appartient aux instances religieuses d’en décider.

Le CFCM reconnaît les risques de stigmatisation et de discrimination pour les jeunes filles présumées musulmanes qui pourraient être associées à l'abaya. Les inquiétudes sont amplifiées par le manque de définition claire et de critères objectifs pour cette tenue. 

Pour éviter toute discrimination, le CFCM prône un vivre ensemble sur le respect des valeurs républicaines, tout en mettant l'accent sur le respect de la laïcité et en réitérant l'importance de la loi de 2004 sur le port des signes religieux à l'école.

Plusieurs réactions aux propos de Gabriel Attal 

À droite, cette mesure a été chaleureusement applaudie. Eric Ciotti, président des Républicains, s'est exprimé avec enthousiasme sur les réseaux sociaux, déclarant : « Nous avions réclamé à plusieurs reprises l'interdiction des abayas dans nos écoles. Je salue la décision du ministre de l'Éducation nationale qui nous donne raison ».

Cependant, à gauche, la réaction a été radicalement différente. La députée de La France Insoumise (LFI), Clémentine Autain, a immédiatement réagit sur le réseau social X (anciennement Twitter) : « Jusqu'où ira la police du vêtement ? La proposition de Gabriel Attal est anticonstitutionnelle. Contraire aux principes fondateurs de la laïcité. Symptomatique du rejet obsessionnel des musulmans. À peine rentrée, la macronie tente déjà de prendre le RN par la droite. »

De son coté, Mathilde Panot, présidente du groupe à l'Assemblée nationale, et Danièle Obono, députée engagée, ont également exprimé leur désaccord. Danièle Obono a été particulièrement critique, qualifiant cette décision de « d'islamophobie décomplexée », soulignant les conséquences potentielles sur la stigmatisation de la communauté musulmane.