Réforme de l’assurance chômage : ce qu’il faut retenir !

27 mai 2024 à 17h26 par La rédaction

Gabriel Attal a annoncé les nouvelle règles de l’assurance chômage avec, comme ligne de mire, viser le plein emploi et valoriser le travail.

Gabriel Attal (X - Débat Europe)
Crédit : Gabriel Attal - X

Le gouvernement donne un coup de vis. Le Premier ministre, Gabriel Attal, a dévoilé dimanche 26 mai ses arbitrages pour une nouvelle réforme de l'Assurance chômage.

Cette réforme, qui doit entrer en vigueur le 1er décembre prochain, prévoit des changements significatifs, notamment une durée d’indemnisation maximale plus courte et une augmentation du nombre de mois de travail requis pour recevoir l’allocation.

Voici les principaux points à retenir.

Des conditions d’accès plus strictes

Les nouvelles règles imposent des conditions plus strictes pour accéder aux allocations chômage. Actuellement, il faut avoir travaillé au moins 6 mois au cours des 24 derniers mois (ou des 36 derniers mois pour les plus de 53 ans).

À partir du 1er décembre, il faudra justifier de 8 mois d’activité sur les 20 derniers mois (ou sur les 30 derniers mois pour les plus de 57 ans). « Cela sera donc nettement plus difficile d’y accéder », a précisé Gabriel Attal.

Durée d’indemnisation réduite

La durée d’indemnisation sera également réduite. Actuellement, la durée minimale est de 4,5 mois et la maximale de 18 mois (27 mois pour les plus de 57 ans) ; avec la réforme, la durée minimale passera à 6 mois et la maximale à 15 mois (22,5 mois pour les plus de 57 ans).

Gabriel Attal a expliqué : « Nous souhaitons valoriser le travail et inciter davantage les chômeurs à retrouver un emploi rapidement ».

« Contracyclicité » des allocations

La réforme introduit un mécanisme de « contracyclicité ». Si le taux de chômage en France baisse, les règles se durciront encore.

« Si le taux de chômage descend sous les 6,5 %, la réduction sera de 40 %," a indiqué le Premier ministre. Ainsi, 12 mois de travail ne donneraient droit qu’à 7,2 mois de chômage. En revanche, si le taux de chômage dépasse les 9 %, les durées d’indemnisation seraient rallongées.

Dispositifs pour les seniors

Gabriel Attal a réitéré son attachement à la « filière seniors » pour permettre une indemnisation plus longue aux travailleurs âgés. « Seuls les plus de 57 ans auront désormais des conditions plus favorables », a-t-il précisé.

Un nouveau dispositif de « bonus emploi senior » sera créé. « Un senior au chômage qui reprendra un emploi moins bien rémunéré que son emploi précédent pourra cumuler son nouveau salaire avec son allocation de chômage », a-t-il expliqué. Ce bonus sera disponible pendant un an.

Engagement des entreprises

Le Premier ministre a insisté sur le partage des efforts, mais les obligations pour les entreprises sont repoussées à des négociations ultérieures.

Il a évoqué la création d’un « index seniors » et d’un « CDI senior », avec des discussions prévues après l’été pour un texte de loi d’ici à la fin de l’année.

Concernant le système de bonus-malus sur les contrats courts, le chef du gouvernement souhaite examiner son extension à d’autres secteurs. « Je charge Catherine Vautrin de mener une concertation pour identifier les secteurs concernés », a-t-il déclaré.

Réactions des syndicats

Les syndicats et plusieurs partis de gauche ont vivement réagi contre cette réforme. La CGT a qualifié la réforme de « criminelle », citant des études montrant que « le taux de suicide des chômeurs en fin de droits est deux fois plus élevé que dans la population en emploi ».

Olivier Guivarch de la CFDT a estimé que « l'objectif était financier », accusant le gouvernement de chercher à réduire les dépenses à tout prix.