Le journaliste marocain Omar Radi placé en détention pour un tweet sur la justice.

Omar Radi est un journaliste marocain et militant des droits humains. Selon son avocat, Maître Saïd Benhammani, Omar Radi a été entendu hier par la police judiciaire, qui l'a déféré devant le procureur en raison d'un tweet contestant la décision d'un juge. Le procureur l'a ensuite placé en détention jusqu'à son procès, qui a débuté dans la soirée.

Publié : 27 décembre 2019 à 14h45 par Manuel Mariani

BEUR FM
Crédit : D.R.

Dès la première audience, qui se tenait devant le Tribunal de Première Instance de Casablanca, les avocats d’Omar Radi ont demandé sa remise en liberté provisoire, afin qu’il puisse comparaître libre. Une demande qui a aussitôt été rejetée par le Tribunal, qui a fixé une nouvelle audience le 2 janvier 2020.

Omar Radi sera jugé pour « outrage à magistrat ». Selon l'article 263 du code pénal marocain, il risque une peine d’un mois à un an de prison. Il est poursuivi pour un tweet publié en avril dernier, en réaction aux condamnations allant jusqu’à 20 ans d’emprisonnement qui avaient été prononcées contre des membres du Hirak, un mouvement de contestation sociale initié au nord du pays en 2016.

Omar Radi avait alors tweeté « Lahcen Talfi, juge de la cour d'appel, bourreau de nos frères, souvenons-nous bien de lui. Dans beaucoup de régimes, les petits bras comme lui sont revenus supplier après en prétendant avoir exécuté des ordres. Ni oubli ni pardon avec ces fonctionnaires sans dignité! ».

L’arrestation du militant et journaliste marocain a déclenché une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, dont RSF (Reporters sans Frontières), qui « appelle à sa libération immédiate et à ne plus poursuivre les journalistes sur la base du Code Pénal ».

Le nouveau Code de la presse, qui ne prévoyait plus de peines de prison pour les journalistes, était pourtant entré en vigueur en 2016, mais des journalistes marocains continuent toujours d'être poursuivis au titre du même Code pénal.

Selon le classement annuel de RSF sur la liberté de la presse, le Maroc figure à la 135ème place sur 180 pays.