Mineurs marocains et algériens : premières victimes de l’exploitation criminelle en France !
Publié : 5 août 2025 à 16h17 par La Rédaction
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Des enfants, notamment d’origine marocaine et algérienne, sont les premières victimes d’un fléau trop souvent invisible : l’exploitation criminelle. Enrôlés dans des réseaux de trafic de drogue, de vols ou d’autres délits, ces mineurs subissent violences, manipulations et criminalisation. Un rapport récent de l’UNICEF France alerte sur cette réalité et appelle à une refonte urgente du système de protection.
Un phénomène méconnu et sous-estimé
L’exploitation criminelle des enfants en France reste largement méconnue et mal prise en charge. Selon l’UNICEF France, « de nombreux enfants victimes sont encore invisibilisés » et le cadre juridique peine à reconnaître leur statut de victimes. La traite des êtres humains inclut explicitement la contrainte à commettre des délits, mais en pratique, les mineurs exploités sont souvent poursuivis comme délinquants.
Les chiffres sont frappants. Plus de deux tiers des victimes d’exploitation criminelle ont moins de 18 ans. Parmi eux, une large majorité vient d’Afrique, avec une prédominance de mineurs marocains et algériens. « 92 % seraient des mineurs non accompagnés, majoritairement originaires d’Algérie et du Maroc », souligne le rapport. Ces jeunes, souvent sans protection ni repères, deviennent des cibles faciles pour des réseaux criminels.
Des enfants contraints de commettre des infractions
Les mineurs exploités sont recrutés pour divers actes : vols, trafic de stupéfiants, proxénétisme ou aide au passage illégal des frontières. Dans le nord de la France, certains sont embauchés pour faciliter la traversée vers le Royaume-Uni, par exemple en conduisant des bateaux ou en ouvrant des camions. Ces tâches s’accompagnent souvent de promesses illusoires d’un passage gratuit ou d’une dette à rembourser, qui piègent durablement ces enfants.
Le rapport UNICEF détaille : « Les exploiteurs se présentent comme des figures de soutien, fournissant logement, nourriture ou protection. Ils instaurent une dépendance matérielle, psychologique et parfois chimique. » Des substances comme le Rivotril sont données aux mineurs pour les désinhiber, avant de créer une addiction servant à les contrôler.
Ces enfants vivent aussi sous la menace constante de violences physiques ou sexuelles. Une affaire marseillaise a révélé des séquestrations, des coups et même des viols perpétrés par des réseaux organisés. « Les jeunes victimes sont violentées si elles n’atteignent pas les objectifs quotidiens fixés », rapporte une association.
La justice, entre répression et absence de protection ?
Malgré ces circonstances, le système judiciaire français continue souvent de sanctionner ces mineurs comme auteurs d’infractions, sans les reconnaître comme victimes. L’UNICEF dénonce ce traitement : « Les enfants victimes d’exploitation criminelle sont trop souvent poursuivis et sanctionnés pénalement pour les infractions commises en conséquence de leur exploitation. »
La majorité des cas restent non investigués sous l’angle de la traite, ce qui laisse les véritables exploitants en grande partie impunis. En outre, les procédures accélérées et les mesures répressives sont privilégiées, au détriment de solutions socio-éducatives qui permettraient d’aider ces jeunes à sortir du cercle vicieux.
Un avocat interrogé dans le rapport souligne : « Le temps est systématiquement défavorable au mineur jugé dans le cadre de procédures accélérées : il n’y a pas de révision de sa situation et le casier des mineurs devient un moyen de défense des majeurs auteurs de traite. »
Recommandations pour une protection renforcée
Face à cette situation alarmante, l’UNICEF France formule 75 recommandations pour mieux prévenir, détecter et protéger ces mineurs. Parmi les mesures clés figurent la création d’un groupe interministériel dédié à l’exploitation criminelle des mineurs, le lancement d’une stratégie nationale spécifique et la mise en place urgente d’un mécanisme d’identification et d’orientation des victimes.
Le rapport insiste sur le fait que la prise en charge doit reposer sur une approche fondée sur les droits de l’enfant, plaçant « l’intérêt supérieur du mineur au cœur des politiques ». Il est aussi essentiel d’inscrire dans le Code pénal « le principe d’irresponsabilité pénale des victimes de traite ».
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