Karim Zéribi dénonce les tensions franco-algériennes et appelle à une relation basée sur le respect !
Invité de la Matinale de Beur FM animée par Kim ce vendredi 25 juillet, Karim Zéribi a livré une analyse sans concession des relations entre la France et l’Algérie. Il déplore les crispations politiques qui entravent une coopération prometteuse, tout en saluant la dynamique positive avec d’autres pays européens.
Publié : 25 juillet 2025 à 18h18 par La Rédaction
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Karim Zéribi revient d’abord sur la visite officielle du président algérien Abdelmadjid Tebboune en Italie, qualifiée d’« impressionnante ». Il rappelle que cette visite a donné lieu à un sommet économique, réunissant plus de 500 entrepreneurs algériens et italiens, et à la signature de 53 contrats, dont 13 dans des secteurs stratégiques comme l’énergie ou la sécurité. Ce partenariat doit permettre un investissement de 8,5 milliards d’euros italiens en Algérie, pour un volume d’échanges bilatéraux atteignant 21 milliards d’euros.
« Quand on compare avec la France, avec seulement 11 milliards d’échanges, on se dit quel gâchis ! », déplore Karim Zéribi, pointant du doigt une relation franco-algérienne fragile. Il appelle à une alliance « d’égal à égal », fondée sur « le respect et la confiance ».
Une politique française marquée par des crispations et des tensions
Selon Karim Zéribi, la France peine à apaiser sa relation avec l’Algérie, notamment à cause d’acteurs politiques comme Bruno Retailleau, qu’il accuse de « jeter de l’huile sur le feu » et de créer « des crispations permanentes ». Il cite des mesures récentes telles que le refus de reconnaître certains passeports algériens, qu’il qualifie d’« à l’opposé » des relations gagnant-gagnant développées avec d’autres pays européens.
« Le seul pays avec lequel l'Algérie a un problème, c'est la France... [...] relations positives avec l'Espagne... la Belgique... la Slovénie... l'Allemagne. », insiste-t-il.
Il ajoute avec insistance : « On voit bien que Bruno Retailleau, pour ses intérêts personnels, met l'Algérie à son agenda. Mais il ne met pas un contact et une relation positive de respect à son agenda, il met une relation basée sur les crispations permanentes... »… « L’Algérie travaille et coopère avec tout le monde. Et il n’y a qu’avec la France qu’on a de soucis aujourd’hui dans la relation franco-algérienne. »
Cette comparaison étendue montre le profond isolement français, tandis que l’Algérie entretient des relations économiques et diplomatiques solides avec plusieurs pays européens, ce qui souligne le contraste marqué avec la France.
L’Algérie, Mecque des révolutionnaires et phare de l’émancipation africaine
L'ancien conseiller municipal de Marseille évoque avec force le rôle historique et symbolique de l’Algérie dans les luttes de libération : « L’Algérie, on a toujours dit que c’était la Mecque des révolutionnaires. La Mecque des révolutionnaires, parce qu’énormément de révolutionnaires sont venus puiser, donc en Algérie, une inspiration, une forme de puissance, de résilience, de force… »
Il cite parmi les nombreux pays et figures ayant puisé dans l’exemple algérien des leaders d’Afrique du Sud, Che Guevara, Fidel Castro ou encore les résistants irlandais du Nord.
Karim Zéribi souligne également l’importance de l’Algérie dans le mouvement des non-alignés et son rôle de leader pour l’émancipation des pays africains : « L’Algérie a toujours été une forme de boussole, d’aiguillon, de leader sur les pays non alignés... »
Il rappelle aussi que l’Algérie, membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, défend depuis des années des principes comme l’autodétermination, le refus de la colonisation et la non-ingérence, montrant son rôle majeur sur la scène internationale et africaine.
Bruno Retailleau, un obstacle majeur à la réconciliation franco-algérienne
Karim Zéribi dénonce une stratégie de diversion orchestrée par certains responsables français, avec Bruno Retailleau en figure de proue : « Bruno Retailleau veut créer une discorde entre la France et l'Algérie. [...] Les Français veulent que ce gouvernement s'attaque au pouvoir d'achat. [...] Ça s'appelle une stratégie de diversion. »
Il critique la mauvaise gestion du gouvernement sur les enjeux intérieurs et pointe que Bruno Retailleau détourne l’attention en instrumentalisant les questions algériennes à des fins politiques personnelles.
Karim Zéribi lance un appel clair : « J’en appelle à la démission de Bruno Retailleau pour deux raisons. D’abord, le bilan de ce ministre de l’Intérieur en matière de politique intérieure et de sécurité est mauvais. L’insécurité continue de grimper en France. » Il ajoute que Bruno Retailleau « dépasse le cadre de son périmètre », se prenant « pour le ministre des Affaires étrangères, Premier ministre, voire Président de la République ». Il rappelle aussi que ce dernier « est là par accident », profitant d’une « position illégitime » pour « donner de la voix sur des sujets qui n’intéressent pas les Français ».
Karim Zéribi souligne que Bruno Retailleau « parle, mais n’agit pas », rappelant que son bilan en matière de sécurité est mauvais et que les indicateurs continuent de s’aggraver en France.
L’instrumentalisation de la question algérienne est ainsi décrite comme un « fonds de commerce politique », destiné à masquer les difficultés sociales et économiques en France, au détriment d’une relation bilatérale apaisée. L'ancien président de la Régie des transports de Marseille appelle donc à recentrer les priorités du gouvernement sur les enjeux réels : la sécurité, le pouvoir d’achat, la tranquillité des quartiers.
La diaspora algérienne : un acteur central des relations franco-algériennes
La diaspora est également au cœur des tensions, mais elle représente aussi une force de réconciliation possible : « Nous sommes les premiers, nous, membres de la diaspora, à le regretter. [...] Les Algériens aiment la France, respectent la France. Il serait bien que Bruno Retailleau fasse pareil.»
Karim Zéribi insiste sur le rôle crucial que joue cette communauté, qui constitue un lien vivant entre les deux pays. Pour lui, la diaspora n’est pas seulement un témoin des difficultés actuelles, mais aussi un acteur capable de construire des ponts solides : « La diaspora peut être un levier de paix et de coopération si elle est écoutée et valorisée. »
Il rappelle que cette communauté est profondément attachée à ses racines algériennes tout en étant pleinement intégrée dans la société française. Ce double ancrage lui confère une position unique pour favoriser un dialogue apaisé.
L’ancien eurodéputé appelle à dépasser les crispations politiques et à reconnaître le rôle positif des Franco-Algériens dans le développement économique, culturel et social des deux pays. Selon lui, « si la politique ne les divise pas, la diaspora peut jouer un rôle majeur pour bâtir un avenir partagé, bénéfique aux deux peuples. »
La reconnaissance palestinienne : un acte attendu mais tardif
Karim Zéribi évoque enfin la récente annonce d’Emmanuel Macron sur la reconnaissance de l’État palestinien à l’ONU : « C’est enfin une bonne chose », mais il regrette vivement le retard pris et l’absence de mesures plus fermes, notamment l’embargo économique contre Israël, qui selon lui aurait dû être mis en place bien plus tôt.
Il dénonce une politique française qui, malgré la gravité de la situation, « continue d’accepter l’inacceptable », en laissant circuler librement des flux d’armements et en maintenant des liens économiques étroits, même avec la tragédie humaine qui se déroule à Gaza.
Pour Karim Zéribi, la réalité sur le terrain est claire et inacceptable : « Ce qui se passe en Palestine, c’est du colonialisme… C’est une honte. Et c’est le déshonneur de la France de se coucher depuis autant de mois face à ce qui se passe. »
Il critique aussi la passivité des autorités françaises face aux violations du droit international, rappelant notamment que des personnalités politiques comme Benjamin Netanyahou peuvent survoler l’espace aérien français sans être interpellées.
Face à ce constat, il lance un appel solennel : « Il faut que la France redevienne la France », c’est-à-dire qu’elle assume pleinement son rôle historique de défenseur des droits de l’homme et agisse avec courage et détermination sur la scène internationale, au lieu de céder aux pressions et intérêts qui paralysent toute politique juste.
Karim Zéribi tire la sonnette d’alarme pour sauver la France
Enfin, Karim Zéribi conclut sur un avertissement fort à la société française : « 2027 ne sera pas une partie de plaisir. Il ne faudra pas se tromper. Il faudra surtout se mobiliser avec toutes les familles, les femmes, les enfants, les majeurs, qui peuvent voter. Il ne faudra pas dire que ça ne sert à rien. Parce que si on le dit, on sera responsable aujourd’hui de ce qui se passera, et ce ne sera plus la France, ce grand pays que l’on aime. »
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