Flottille pour Gaza accueillie à Tunis sous une mobilisation internationale !

Une arrivée célébrée à Tunis ! À Sidi Bou Saïd, près de la capitale tunisienne, une foule dense a salué l’arrivée des bateaux partis de Barcelone. Drapeaux palestiniens, banderoles et fumigènes ont donné à cette mobilisation des allures de démonstration populaire. Les organisateurs ont précisé que plusieurs navires devaient appareiller depuis Tunis dimanche, mais que leur départ a été repoussé à mercredi pour des « raisons techniques et logistiques ».

L’objectif de la mission est clair : « ouvrir un corridor humanitaire et mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien », affirment-ils.

Les voix de la solidarité

Sur la plage, Rima Hassan a dénoncé « le rôle que jouent aujourd'hui les peuples face à la lâcheté des États (…) qui empêchent toute solidarité envers le peuple palestinien ».

La militante écologiste Greta Thunberg, également présente, a lancé un message sans détour : « Nous savons tous pourquoi nous sommes ici. De l’autre côté de la mer, il y a un génocide en cours, une famine de masse provoquée par la machine à tuer d’Israël ».

Rima Hassan a par ailleurs rappelé un précédent dramatique : « Quand nous étions sur le Madleen, on a été interceptés par plusieurs dizaines de militaires, et on s'est fait la promesse dès notre arrivée de renvoyer immédiatement un maximum de bateaux ». Le voilier Madleen avait été stoppé le 9 juin par l’armée israélienne à plus de 180 km des côtes de Gaza.

Une participation internationale

Les organisateurs annoncent que 130 volontaires de différents pays se sont inscrits pour embarquer depuis la Tunisie. Les Nations unies ont, de leur côté, déclaré en août l’état de famine à Gaza, estimant que 500 000 personnes vivent une situation « catastrophique ».

L’Italie en première ligne

À Gênes, la mobilisation s’est organisée autour de la flottille. Plusieurs navires ont quitté le port le 7 septembre, dont l’un prêté par l’ONG Emergency. La semaine précédente, une marche avait rassemblé des milliers de personnes dans les rues de la ville pour dénoncer le blocus de Gaza.

Les dockers du collectif CALP, très impliqués, ont brandi une menace claire : « Si nous perdons le contact, ne serait-ce que 20 minutes, avec nos camarades de la flottille, nous bloquerons toute l’Europe et ce sera une grève générale ». La maire Silvia Salis a elle-même soutenu cette mobilisation, notamment à travers une grande collecte de nourriture embarquée à destination de la Sicile avant de rejoindre la mission humanitaire.

Marocains et Sud-Africains mobilisés

La flottille accueille aussi une vingtaine de militants marocains. Autre délégation marquante : celle menée par Mandla Mandela, petit-fils de Nelson Mandela. « Nous avons choisi, en tant que délégation sud-africaine, de rejoindre la Global Sumud Flotilla ici en Tunisie, depuis un point africain, pour dire : l’Afrique fait partie de cette lutte », a-t-il déclaré. 

Une traversée à haut risque

Les bateaux, partis de Barcelone fin août, ont déjà affronté des retards liés au mauvais temps. Leur route, longue de 1 200 kilomètres nautiques, reste périlleuse : Israël a averti qu’il empêcherait toute arrivée dans la bande de Gaza. Trois navires composent aujourd’hui la flottille venus de 44 pays. Parmi eux, on compte 45 médecins, 35 chercheurs, 40 défenseurs des droits humains et 25 journalistes. La cargaison comprend 15 tonnes de matériel humanitaire, allant des médicaments aux fournitures scolaires.

Adèle Haenel embarque

Parmi les figures engagées, l’actrice française Adèle Haenel a annoncé qu’elle participerait au voyage : « Dans ce moment dramatique de l’histoire, j’ai pris la décision d’embarquer à bord d’un des bateaux de la mission humanitaire de la Global Sumud Flotilla », a-t-elle affirmé. À Tunis, elle a suivi deux jours de formation pour se préparer. Elle insiste : « Notre but est d’apporter de la nourriture et des médicaments à la population de Gaza qui est en proie (…) à une famine délibérément orchestrée par le gouvernement israélien ».

L’Algérie dans la continuité de son soutien

La présence de militants algériens renforce l’aspect panafricain et maghrébin de la mission. Pour les organisateurs, cette participation illustre une solidarité universelle au-delà des frontières. Elle s’inscrit dans le prolongement du soutien historique de l’Algérie à la cause palestinienne et dans une dynamique plus large de contestation d’un blocus jugé illégal par de nombreux juristes internationaux.