Crise diplomatique France/Maghreb : entre transfert de responsabilité et souhait de raviver les relations !

29 août 2023 à 12h45 par La rédaction

Emmanuel Macron s’est exprimé, ce lundi 28 août, devant les ambassadeurs à l’Elysée et a abordé les dégradations des relations de la France avec les pays du Maghreb.

Emmanuel Macron (conférence des ambassadeurs)
Crédit : DR (capture d'écran vidéo YouTube)

Le président de la République a admis que les relations actuelles avec les nations du Maghreb, du Proche-Orient et Moyen-Orient ne pouvaient être attribuées à une absence d'engagement des autorités français. « Mais soyons lucides, les relations bilatérales ne sont pas au niveau où elles devraient être. Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, mais également avec d’autres pays du Proche et Moyen-Orient», a-t-il affirmé. 

Emmanuel Macron a reconnu que les efforts déployés ces dernières années par Paris pour renforcer les relations avec les nations du Maghreb n'ont pas suffi à surmonter les obstacles. Le président de la République a indiqué que ce n’est pas « dû à un manque d’engagement, avec beaucoup d’entre eux, de la France, y compris dans les efforts que nous avons pu faire sur les questions de mémoire ou les questions économiques ». Il a également évoqué « une crise de la région et de son organisation où les inimitiés ne sont pas absentes ». 

Le regard d'Emmanuel Macron sur la relation complexe franco-maghrébine 

Emmanuel Macron a creusé plus loin en soulignant que la situation actuelle reflète des difficultés intrinsèques et variées au sein des nations maghrébines elles-mêmes. Il a ainsi implicitement transféré une part de la responsabilité des crises diplomatiques aux nations du Maghreb, en suggérant que les obstacles sont nés d'une crise régionale plus large, dans laquelle les tensions et les rivalités sont monnaie courante.

À l'avenir, le chef de l'État français entend prendre des mesures concrètes pour raviver les relations en difficulté. « Je vais prendre plusieurs initiatives bilatérales que je souhaite réengager avec plusieurs de ces pays dans les mois qui viennent », a-t-il annoncé. Il a également exprimé son souhait que, d'ici la fin de l'année, un programme de relance intergouvernementale soit élaboré avec toute la région, sous la direction de la ministre des Affaires étrangères.

Vers un nouveau chapitre dans les relations franco-marocaines ? 

Le président français a affirmé son envie de raviver les relations franco-marocaines. « Ma volonté est vraiment d’avancer avec le Maroc, Le Roi le sait, nous avons eu plusieurs discussions, il y a des relations personnelles qui sont amicales et elles le demeureront. (Mais) il y a toujours des gens qui essaient de monter en épingle des péripéties, des scandales au Parlement européen, des sujets d’écoute qui ont été révélés par la presse (…) Est-ce que c’est le fait du gouvernement de la France ? Non ! Est-ce que la France a jeté de l’huile sur le feu ? Non ! », avait-il déclaré.