Arnaud Montebourg à Casablanca : « Le Maroc et la France peuvent bâtir des alliances stratégiques fécondes » ?

Un appel à un partenariat stratégique renouvelé ? Lors d’une rencontre-débat organisée mardi 7 octobre à Casablanca, sur le thème « Du Made in France au Made in Morocco », Arnaud Montebourg a livré un message clair : il est temps pour le Maroc et la France de relancer une dynamique bilatérale fondée sur la complémentarité et la confiance.

« Nos deux pays ont beaucoup de choses à construire ensemble. S’unir, c’est très fort et cela crée des dynamiques irrésistibles », a déclaré l’ancien ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique. Séduit par les progrès économiques et industriels du Royaume, il s’est dit « très impressionné » par les réussites du Maroc dans de nombreux domaines.

Pour Arnaud Montebourg, le lien franco-marocain repose sur un socle solide : « Nous avons un point d’appui commun très fort : l’histoire et le présent », a-t-il souligné, estimant que cette relation de confiance mutuelle doit permettre d’écrire une nouvelle page du partenariat économique entre les deux nations.

Une stratégie Nord-Sud pour défendre la souveraineté

L’ancien ministre a insisté sur l’urgence de bâtir une stratégie commune entre le Nord et le Sud. Selon lui, face aux mutations géopolitiques et économiques mondiales, la coopération entre le Maroc et la France doit reposer sur une vision partagée de la souveraineté.

« En mettant en commun nos moyens, nos ressources scientifiques et technologiques, nos capitaux publics et privés, ainsi que notre diplomatie, nous pourrons obtenir des positions fortes sur le plan mondial », a-t-il déclaré. Pour Montebourg, cette alliance Nord-Sud « doit permettre de défendre nos souverainetés respectives » et d’affronter ensemble les défis de la mondialisation.

Selon les informations rapportées par MAP Express, l’ancien ministre a également encouragé la conclusion d’accords dans des secteurs variés — de l’industrie à l’agriculture, en passant par la technologie — pour renforcer les liens économiques et politiques entre les deux pays.

Le Maroc, un modèle de souveraineté économique ouverte

Pour Abdellatif Maâzouz, président du Conseil de la région Casablanca-Settat, présent à cette rencontre, le Maroc a su trouver un équilibre entre indépendance économique et ouverture internationale.

« Le Maroc n’est pas dans un esprit de protectionnisme. Il défend une souveraineté économique ouverte sur le monde », a-t-il affirmé, rappelant que cette stratégie a généré des milliers d’emplois à forte valeur ajoutée.

Maâzouz a souligné l’importance de la coopération Nord-Sud pour « permettre aux nations de progresser ensemble et de renforcer leur indépendance économique ».

Les PME au cœur du partenariat franco-marocain

De son côté, Claudia Gaudiau-Francisco, présidente de la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM), a insisté sur la place centrale des petites et moyennes entreprises dans cette coopération renouvelée.

Elle a mis en avant « l’importance de renforcer la coopération entre les régions du Maroc et celles de la France », saluant l’énergie des jeunes entrepreneurs marocains et le dynamisme des TPE et PME locales. « Le potentiel des jeunes porteurs de projets au Maroc est considérable. Il faut les accompagner et les soutenir », a-t-elle plaidé.

Une rencontre tournée vers l’avenir

Organisée par le cabinet ESL-Rivington Middle East and North Africa, filiale du groupe ADIT, cette rencontre-débat a rassemblé de nombreux acteurs économiques marocains et français. Elle a permis d’aborder les conditions d’un nouveau modèle de coopération industrielle entre les deux rives de la Méditerranée, fondé sur la complémentarité, la confiance et la souveraineté partagée.

Pour Arnaud Montebourg, ce dialogue symbolise le retour d’une ambition commune. Le Maroc et la France, affirme-t-il, ont les moyens « d’amorcer des dynamiques fécondes » et de bâtir une alliance stratégique durable, capable de s’imposer sur la scène mondiale.