Vague de haine contre l’avocate Khadija Aoudia après une plainte visant Bruno Retailleau !
L’avocate franco-algérienne Khadija Aoudia, ancienne bâtonnière au barreau de Nîmes, subit un torrent d’insultes racistes et sexistes en ligne. En cause : la plainte qu’elle a déposée, au nom de plusieurs associations, contre le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau pour « discrimination » et « provocation à la haine ».
Publié : 14 août 2025 à 10h32 par La Rédaction
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Le 8 août 2025, trois associations de défense des droits de l’Homme, représentées par Maître Khadija Aoudia, saisissent la Cour de Justice de la République (CJR). Elles accusent Bruno Retailleau d’« incitation à la haine » et de « discrimination » envers la communauté musulmane et, plus largement, les personnes d’origine maghrébine.
La plainte cite plusieurs déclarations médiatiques du ministre : « L’immigration n’est pas une chance pour la France » (LCI, septembre 2024), « Le voile est un signe d’apartheid » (février 2025) et « À bas le voile » (mars 2025 au Dôme de Paris). Pour les plaignants, ces propos « tendent à désigner comme menaçantes ou incompatibles avec les valeurs de la République » certaines catégories de citoyens.
Un déferlement de propos racistes et sexistes
Selon un article de France 3 Occitanie, à peine la plainte rendue publique, Khadija Aoudia devient la cible d’attaques d’une violence rare. Sur les réseaux sociaux, elle lit : « Dehors la blédarde », « qu’elle aille en Algérie faire son métier », ou encore « qu’elle mette son sac-poubelle sur le crâne puis hop dans le premier avion direction Alger ».
Les insultes s’accompagnent souvent de remarques sexistes : « ma belle », « la p’tite dame algéro-française », mais aussi de termes injurieux. Certaines menaces vont jusqu’à la « provocation au viol ».
« À chaque fois que je me suis engagée, j'ai toujours subi des vagues de haine. Mais jamais de menaces. Il a fallu attendre cinquante ans pour y être confrontée de cette manière-là », confie l’avocate.
La fiche Google de l’avocate ciblée par des avis haineux
Sur la fiche Google de l’avocate, certains avis reflètent le même climat hostile que sur les réseaux sociaux. On peut y lire par exemple : « Avocate faisant une différence en fonction de votre origine. Mieux ne vaut pas être français si vous souhaitez qu’elle vous représente », ou encore « La France aux Français ». Un autre commentaire s’en prend directement à la démarche judiciaire : « Vous vous trompez de cible ! Mr. RETAILLEAU est un Ministre déterminé à assurer la SÉCURITÉ dans notre pays… »
Soutiens de la profession et dénonciation d’un climat délétère
Face à ces attaques, la section nîmoise du Syndicat des Avocats de France, la Conférence régionale des bâtonniers du Grand Sud-Est et de la Corse, ainsi que l’Ordre du barreau d’Alès ont exprimé leur solidarité.
Michaël Bastien, président de la Ligue de défense des valeurs républicaines et partie à la plainte, estime que ces messages « sont symptomatiques de la réalité » et traduisent « un climat délétère » nourri par des discours politiques. « Quand vous avez la peau noire ou que vous êtes arabe, on vous déteste, on vous dévisage partout, tout le temps et plusieurs fois par jour. Vous finissez par croire ce que le regard des autres vous renvoie, surtout quand un ministre vous explique que vous n'êtes qu'un barbare », déplore-t-il.
Entre indignation et stratégie judiciaire
Khadija Aoudia reconnaît « cristalliser les haines » en tant que femme et en raison de son prénom. Mais elle refuse de porter plainte contre ses agresseurs, estimant que « les concitoyens sont aveuglés par les discours qui viennent des plus hautes sphères de l’État ».
La Ligue de défense des valeurs républicaines va plus loin : dans un courrier daté du 12 août adressé au Premier ministre François Bayrou, elle réclame la « démission immédiate » de Bruno Retailleau, qu’elle juge « pas à la hauteur » de ses fonctions.
Jusqu’à la Cour européenne si nécessaire
Consciente des faibles chances de succès devant la CJR, l’avocate se dit prête à saisir la Cour européenne des droits de l’Homme. « Ça ne sera pas dirigé contre Monsieur Retailleau, mais contre l'État qui ne met pas tout en œuvre pour rendre effectif l'accès à un procès », précise-t-elle.
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