Une plainte déposée après le comptage des élèves absents pour l'Aïd al-Fitr !
Action Droits des Musulmans (ADM), une association engagée dans la défense des droits des personnes de confession musulmane, a déposé une plainte pour « discrimination » suite au recensement effectué par des policiers à Toulouse, recensant les élèves absents lors de la célébration de l'Aïd al-Fitr.
Publié : 22 juin 2023 à 15h33 par La rédaction
Cette affaire prend une toute nouvelle tournure… La requête des policiers, adressée par courrier électronique aux chefs d'établissement scolaire de Toulouse, leur demandant de fournir le nombre d'élèves absents sans l'aval du rectorat, avait déjà suscité une profonde indignation.
L’ADM dépose plainte pour « discrimination »
Désormais, cette polémique s'accompagne d'une action concrète. L'association Action Droits des Musulmans (ADM) a décidé de porter plainte pour « discrimination » contre une entité non identifiée, comme l'a appris l'Agence France-Presse (AFP) auprès des avocats de l'association.
Me Vincent Brengarth, l'un des trois avocats de l'association, a déclaré à l'AFP que de tels agissements ont pour effet de stigmatiser les enfants de confession musulmane. La plainte a également été déposée pour « atteintes aux droits de la personne résultant des fichiers ou des traitements informatiques ».
L'association ADM espère ainsi éclaircir les informations réellement collectées et l'usage qui en a été fait, tout en cherchant à établir d'éventuelles « responsabilités individuelles », selon Me Brengarth.
Des précisions demandées sur la nature des données collectées
Des interrogations subsistent quant à l'utilisation de ces données. En effet, l'association souhaite connaître les informations exactes qui ont été collectées ainsi que leur finalité.
La secrétaire d'État chargée de la citoyenneté, Sonia Backès, a déjà affirmé dans un communiqué de presse que « le ministère de l'Intérieur ne pratique bien évidemment aucun fichage des élèves en fonction de leur confession : aucune donnée nominative n'a été ni demandée ni recensée à aucun moment ». Elle poursuit en justifiant cette initiative en précisant que « le ministère de l'Intérieur étudie régulièrement l'impact de certaines fêtes religieuses sur le fonctionnement des services publics, et notamment au sein de la sphère scolaire. »
Pour sa part, l'avocat de l’association Action Droits des Musulmans estime qu'il n'existe « absolument rien » prouvant que les données recueillies ne sont pas nominatives et qu'elles n'ont pas été utilisées. Il explique à l'AFP que « la justice a un rôle primordial à jouer pour rétablir une ligne rouge » concernant la collecte d'informations sur l'appartenance religieuse.