Un nouvel élan citoyen entre la France et l’Algérie !

Le Collectif Citoyen France–Algérie ouvre officiellement ses portes avec une journée d’échanges dédiée aux acteurs des deux rives. Entre mémoire, projets communs et espoirs de réconciliation, cette inauguration donne la parole à celles et ceux qui souhaitent retisser un lien fragilisé par les tensions politiques. Une initiative qui place les citoyens au cœur du dialogue.

Publié : 14 novembre 2025 à 18h12 par La Rédaction

Le Collectif Citoyen France–Algérie
Crédit : Le Collectif Citoyen France–Algérie

Une journée pour retisser le lien entre deux peuples longtemps séparés. Le Collectif Citoyen France–Algérie lance sa première journée d’inauguration. Une rencontre pensée comme un pont entre les deux rives, portée par des citoyens qui refusent la résignation et veulent rouvrir un espace de dialogue.

Un collectif né d’une inquiétude… et d’un espoir

La démarche prend racine dans une initiative publiée le 16 août 2025 : la Lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune. Un texte signé par de nombreuses voix françaises, algériennes et franco-algériennes, qui alertaient sur « une nouvelle phase de tensions, d’incompréhensions et de crispations ». Ils rappelaient aussi leurs attentes, leurs craintes, et surtout leur volonté commune de préserver la dignité de celles et ceux qui vivent entre les deux pays.

Dans cette lettre, ils affirmaient avec force : « Ce qui relie nos deux pays s’inscrit dans l’Histoire et ses blessures », tout en appelant à une relation débarrassée des « postures diplomatiques éphémères ».  

C’est dans ce climat tendu que les premiers signataires ont décidé de ne plus rester simples spectateurs. Ils ont fondé un collectif ouvert aux acteurs des deux sociétés civiles, avec un objectif clair : faire vivre les liens humains, culturels et solidaires qui existent malgré les crises politiques.

Une journée inaugurale tournée vers le dialogue

Cette première rencontre se tient samedi 22 novembre 2025, à Paris. L’événement est accessible sur invitation, mais l’intégralité du programme est retransmise en ligne pour permettre au public de suivre les échanges.

La journée s’articule autour de deux temps forts :

Matin : comprendre les relations franco-algériennes. Dès 10h, les initiateurs — Lyazid Benhami, Nils Andersson et Jean-Louis Levet — présentent les ambitions du Collectif.

Une première table ronde aborde les enjeux géopolitiques et les dynamiques régionales. Historiens, géopoliticiens et spécialistes du Maghreb croisent leurs analyses pour éclairer les tensions actuelles, leurs origines et leurs conséquences pour les sociétés civiles.

La deuxième séquence s’intéresse aux pistes de coopération. Acteurs culturels, universitaires et responsables de projets bilatéraux y exposent des initiatives capables de rapprocher durablement les deux pays, notamment dans les domaines économique, artistique et éducatif.

Après-midi : donner la parole aux associations et à la jeunesse

L’après-midi met en lumière celles et ceux qui font vivre le lien franco-algérien au quotidien. Plusieurs associations historiques prennent la parole pour rappeler l’importance de la mémoire, de la solidarité et de la transmission.

Puis la jeunesse s’invite dans le débat. Artistes, entrepreneurs, sociologues et collectifs engagés présentent leurs projets. Ils racontent leurs parcours, leurs obstacles, mais aussi leurs convictions. Leur message est clair : le futur des relations bilatérales dépend aussi d’eux.

Pour permettre à chacun de suivre cette séquence, les organisateurs mettent à disposition les liens de retransmission, notamment les vidéos Inauguration du Collectif Citoyen France–Algérie – Partie 1 et Partie 2”, accessibles sur YouTube.

Un espace citoyen face aux crispations politiques

Le Collectif porte une vision simple : le rapprochement passera par les citoyens. Son appel fait écho au passage central de la lettre ouverte :
« L’avenir des relations entre la France et l’Algérie ne peut se réduire à des calculs électoraux ou à des postures diplomatiques éphémères. »

Pour ses membres, le dialogue doit se construire loin des tensions politiques. Ils défendent une relation basée sur le respect, la confiance et la coopération, en particulier pour les jeunes générations qui vivent souvent cet « entre-deux » comme un fardeau.

Clôture : mémoire et transmission

La journée se termine par la projection du film documentaire « La photo et le pinceau comme seules armes », qui retrace le parcours d’un appelé refusant de porter les armes pendant la guerre d’Algérie. Un choix symbolique, qui rappelle le rôle essentiel de la mémoire pour apaiser les blessures du passé.

Les organisateurs tirent ensuite les enseignements de la journée et annoncent les prochaines étapes. Leur ambition est claire : faire de ce collectif un espace durable de rencontres, de propositions et d’actions concrètes.

Un moment fondateur

Avec cette inauguration, le Collectif Citoyen France–Algérie espère ouvrir un chemin différent. Un chemin où chacun peut contribuer, au-delà des crises et des frontières, à la construction d’un avenir partagé. Un chemin qui, selon leurs propres mots, doit permettre de « protéger les populations prises dans cet entre-deux sans voie de sortie ».