Un jardin du 14ème arrondissement de Paris rebaptisé "jardin Cherifa" !

Carine Petit, maire du 14ème arrondissement de Paris, a annoncé, lors du Conseil de Paris du 12 octobre 2021, qu’un espace vert sera rebaptisé « jardin Cherifa » du nom de la célèbre chanteuse algérienne.

Publié : 14 octobre 2021 à 11h19 par La rédaction

Beur FM

C’est officiel ! Le square Alesia-Ridder, situé au 126 rue Raymond Losserand dans le 14ème arrondissement de Paris, portera désormais le nom de la chanteuse traditionnelle kabyle.

Par cette proposition, la maire du 14ème, Carine Petit, a tenu à rendre hommage à « une chanteuse kabyle très populaire » en attribuant son nom à un espace vert situé au cœur du quartier plaisance.

« C’est pour rendre hommage à cette diva de la chanson kabyle, mais également, à travers elle, à des dizaines de milliers de femmes qui ont quitté leurs terres pour venir s’installer en France ou dans d’autres pays, qui ont connu l’exil, que nous souhaitons donner le nom de Cherifa à ce jardin de Paris » a déclaré Carine Petit lors de la séance du 12 octobre 2021 du Conseil de Paris.

Elle a également rajouté que « donner le nom de Cherifa à ce jardin c’est fleurir le cœur de ces femmes qui ont traversé des épreuves difficiles, c’est leur dire que nous les voyons, que nous les aimons, qu’elles ont toute leur place dans notre ville et bien entendu sur les bancs de ce jardin du 14ème arrondissement, et qu’elles pourront continuer de transmettre le patrimoine culturel de Cherifa ».

Ouardia Bouchemlal, dite Cherifa, est née le 9 janvier 1926 à El-Main (petite Kabylie) et est décédée le 13 mars 2014 à Alger.

Toute jeune elle se fait remarquer par sa voix et chante dans les fêtes familiales. À l'âge de dix-huit ans, elle décide de quitter sa région natale et de vivre sa vocation, d’abord à Akbou, puis à Alger. Dans le train qui la conduit à Alger, elle compose la chanson « Adieu Akbou ». Ce titre fera sa renommée et demeure toujours aussi populaire.

Dans les années quarante, elle chante à la radio algérienne et s'impose rapidement comme la maîtresse du chant kabyle. Avec sa voix incomparable, elle est la spécialiste des préludes « Achouiq » (chant a capella) et des chants d'amour.

Pendant quelques années, elle fait des tournées en Algérie et enregistre de nombreux morceaux. Les poèmes et les mélodies qu'elle compose s'inspirent des chansons traditionnelles kabyles mais aussi de sa propre expérience. Elle chante la vie sous tous ses aspects, l’exil, l’amour, la trahison, l’espoir et la beauté. Son répertoire compte plus de 700 chansons.

Cependant, elle ne vit pas de son art, puisqu’elle ne touche pas, ou peu de droits d'auteur. Dans les années soixante-dix elle arrête de chanter et pour vivre, se retrouve à faire des tâches ménagères à la télévision algérienne. Ce n'est qu'au cours de la décennie suivante que les jeunes la redécouvrent et la placent en tête d'affiche lors de tournées.