Un accord entre Israël et le Hamas : premier pas vers la fin de la guerre à Gaza ?

Sous médiation américaine, un accord historique a été conclu entre Israël et le Hamas. Ce texte, première phase du plan de paix proposé par Donald Trump, prévoit la libération de tous les otages et un retrait progressif de l’armée israélienne. L’annonce suscite à la fois espoir et prudence sur la scène internationale.

Publié : 9 octobre 2025 à 14h27 par La rédaction

Gaza
Crédit : Pixabay - hosnysalah

Un accord inédit après le début de l’offensive israélienne sur Gaza, un tournant semble s’amorcer. Mercredi 8 octobre, le président américain Donald Trump a annoncé que le Hamas et Israël avaient accepté la première phase de son plan de paix. L’annonce, faite sur sa plateforme Truth Social, marque la plus importante avancée diplomatique depuis des mois.

« Je suis très fier d’annoncer qu’Israël et le Hamas ont signé la première phase de notre plan de paix », a déclaré Donald Trump, précisant que « tous les otages seront libérés très prochainement » et qu’Israël « retirera ses forces jusqu’à une ligne convenue comme première étape vers une paix forte, durable et permanente ».

Le président américain a salué « un grand jour pour le monde arabe et islamique, pour Israël, pour les pays voisins et pour les États-Unis », remerciant les médiateurs du Qatar, de l’Égypte et de la Turquie pour leur rôle dans cette « avancée historique ».

L’approbation d’Israël encore attendue

Le gouvernement israélien doit se réunir jeudi à 17h (heure de Paris) pour examiner le texte. Selon un communiqué du bureau de Benyamin Netanyahou, « le décompte des 72 heures ne commencera qu’après l’approbation de l’accord par le gouvernement ».

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, figure de l’extrême droite et membre influent de la coalition, a déjà annoncé qu’il voterait contre. Malgré ces dissensions, l’approbation semble acquise. Le plan prévoit la libération des otages, le retrait progressif des troupes israéliennes, et l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.

Tsahal a confirmé avoir commencé les préparatifs opérationnels. « L’armée a commencé les préparatifs avant la mise en œuvre de l’accord. Les lignes de déploiement seront rapidement ajustées », a indiqué le commandement militaire, tout en exhortant les habitants à ne pas retourner dans le nord de Gaza, encore largement détruit.

Des réactions internationales unanimes

L’annonce a immédiatement provoqué une vague de réactions à travers le monde.

En France, Emmanuel Macron a salué « l’accord conclu dans la nuit pour la libération des otages et le cessez-le-feu à Gaza ». Il a appelé « les parties à en respecter strictement les termes » et estimé que cette avancée devait « marquer la fin de la guerre et l’ouverture d’une solution politique fondée sur la solution à deux États ».

Le président de la République a précisé que « la France se tient prête à contribuer à cet objectif », annonçant une réunion à Paris avec plusieurs partenaires internationaux, dont l’Allemagne, la Jordanie, l’Égypte, la Turquie et le Qatar.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a, lui aussi, salué un accord « historique » qui « tourne la page de la guerre » et « ouvre une porte d’espoir vers un avenir fondé sur la justice et la stabilité ».

La Jordanie a de son côté estimé que l’accord devait « conduire à la fin de la guerre, au retrait israélien de Gaza et à la libération des prisonniers ».

L’OMS et l’Union européenne appellent à agir vite

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a qualifié l’annonce de « grand pas vers la paix pour les Israéliens et les Palestiniens ». Il a appelé « toutes les parties à respecter l’accord » afin de mettre fin à la souffrance des civils et promis que l’OMS était « prête à intensifier son action pour répondre aux besoins sanitaires urgents ».

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a également salué les efforts de médiation et exhorté les acteurs du conflit à « saisir l’opportunité d’aujourd’hui pour tracer une voie politique crédible vers une paix durable, fondée sur la solution à deux États ».

Mahmoud Abbas : « La souveraineté sur Gaza revient à l’État de Palestine »

Le président palestinien Mahmoud Abbas a salué « les efforts déployés par le président Trump et les médiateurs », estimant que cet accord devait ouvrir la voie à « une solution politique durable ». Dans un communiqué, il a insisté sur la mise en œuvre rapide de l’accord, la libération des prisonniers et l’entrée urgente de l’aide humanitaire à Gaza.

« La souveraineté sur la bande de Gaza revient à l’État de Palestine », a-t-il affirmé, précisant que l’unification de la Cisjordanie et de Gaza devait se faire sous une seule autorité légale palestinienne, avec un soutien arabe et international.

Son vice-président, Hussein al-Sheikh, a ajouté : « Nous espérons que cela constituera une étape vers la sécurité, la stabilité et la paix, dans le cadre d’un processus politique conduisant à la solution à deux États. »

Une paix encore fragile

Si les espoirs renaissent, la situation humanitaire reste dramatique. Selon une étude publiée dans The Lancet et financée par l’Unrwa, près d’un enfant sur six à Gaza souffre de malnutrition aiguë. L’ONU a déjà déclaré la famine dans l’enclave, où les restrictions sur l’aide humanitaire ont aggravé la crise.

Depuis le 8 octobre 2023, l’offensive israélienne a fait plus de 67 000 morts et 169 000 blessés, majoritairement des femmes et des enfants. La famine a causé la mort de 460 Palestiniens, dont 154 enfants.

Malgré ces chiffres terribles, l’accord du 8 octobre 2025 pourrait marquer un tournant. Pour la première fois depuis longtemps, les acteurs du conflit, soutenus par la communauté internationale, semblent converger vers un objectif commun : mettre fin à la guerre et rouvrir le chemin de la paix.