Tunisie : un footballeur professionnel décède après s’être immolé par le feu pour protester contre "l’Etat policier" !

17 avril 2023 à 20h13 par La rédaction

Un tragique événement a secoué le monde du football tunisien cette semaine. Un joueur de football professionnel s'est immolé par le feu pour exprimer sa colère envers « l'Etat policier » qui règne dans le pays.

Nizar Issaoui

Le drame de Haffouz dans la région de Kairouan, au centre de la Tunisie, a suscité l'émoi de toute une nation. Nizar Issaoui, un footballeur professionnel de 35 ans, a perdu la vie après avoir été brûlé au troisième degré. Sa mort est la conséquence d'un acte de protestation, mené le lundi 10 avril dernier, contre les autorités de son pays.

Le geste suicidaire de Nizar Issaoui était en fait une protestation contre les forces de police de son pays. Il avait été accusé de « terrorisme » après s'être présenté au poste pour porter plainte contre un marchand de fruits qui vendait les bananes à dix dinars le kilo (3 euros), soit le double du prix fixé par les autorités pour lutter contre la spéculation dans un contexte de pénuries. Une fois arrivé au commissariat, le footballeur a été accusé d’autre chose.

Une vidéo postée sur les réseaux sociaux témoigne du désarroi de Nizar Issaoui face à cette réaction disproportionnée des autorités. « Pour une dispute avec une personne vendant les bananes à 10 dinars, on m'accuse de terrorisme au poste. Du terrorisme pour une affaire de bananes ! », peut-on l'entendre clamer.

La mort de Nizar Issaoui réveille les souvenirs de la révolution de 2010

Suite à l'annonce de la mort de Nizar Issaoui, des heurts ont éclaté dans la localité de Haffouz entre des jeunes manifestants lançant des pierres et des policiers qui ont tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser. 

Son action fait écho à celle de Mohamed Bouazizi, le marchand ambulant qui s'est immolé par le feu le 17 décembre 2010, provoquant la révolution tunisienne qui a marqué la fin du règne du président Zine el Abidine Ben Ali et qui a été considérée comme la première étincelle du Printemps arabe, se propageant ensuite dans d'autres pays de la région. Les autorités tunisiennes n'ont pour l'instant pas commenté cet incident.