Tunisie : le procès de l’avocate Sonia Dahmani reporté au 30 juin !

L’avocate Sonia Dahmani devant la justice pour usage présumé abusif des réseaux numériques.

Publié : 16 juin 2025 à 17h11 par La rédaction

Sonia Dahmani
Crédit : Sonia Dahmani

L’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani a comparu ce lundi 16 juin 2025 devant la sixième chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis. Poursuivie dans une affaire liée à l’utilisation des technologies de l'information, elle fait face à plusieurs chefs d’accusation portant sur des propos tenus ou diffusés via les réseaux sociaux.

Une affaire centrée sur les usages numériques

Au cœur du dossier : des soupçons concernant l’usage de systèmes d'information à des fins jugées nuisibles. Il est reproché à Sonia Dahmani d’avoir relayé ou généré des contenus considérés comme des « rumeurs », susceptibles d’atteindre la réputation de tiers. Les faits s’inscrivent dans le cadre juridique relatif à la cybercriminalité et à la protection contre la diffamation numérique.

Selon les accusations formulées par le parquet, l’avocate aurait enfreint les dispositions encadrant la diffusion d’informations par voie électronique, en particulier en ce qui concerne « la production et la diffusion de fausses rumeurs » et « l’atteinte à autrui par des moyens technologiques ».

Report de l’audience au 30 juin

À la demande de ses avocats, le tribunal a décidé de repousser l’examen du dossier au lundi 30 juin. Cette date a été fixée comme ultime délai pour la poursuite de la procédure. Les avocats de la défense ont souligné la nécessité de disposer de plus de temps pour préparer leurs arguments, notamment face à une affaire jugée sensible sur le plan des libertés individuelles.

Un contexte juridique tendu

Le renvoi de Sonia Dahmani devant la justice intervient alors que plusieurs voix s’élèvent en Tunisie pour dénoncer un usage élargi des législations numériques à l’encontre de journalistes, d’opposants ou de figures publiques. L’évolution du cadre légal sur les réseaux sociaux et les plateformes de communication électronique fait débat, certains y voyant un instrument de régulation nécessaire, d’autres un outil de restriction de la liberté d’expression.

L’avocate, connue pour ses prises de parole médiatiques, n’a pas commenté publiquement son renvoi devant la chambre correctionnelle, mais ses soutiens dénoncent une « instrumentalisation judiciaire », estimant que les faits reprochés relèvent davantage du champ de la liberté d’opinion que d’un délit.