Tunisie - FMI : un accord "dans les prochaines semaines" selon Kristalina Georgieva !

17 février 2023 à 15h43 par La rédaction

Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds Monétaire International, a déclaré que le FMI et la Tunisie sont sur le point de conclure un accord définitif et qu'elle est confiante que cela se produira dans les prochaines semaines.

Kristalina Georgieva
Kristalina Georgieva
Crédit : World Bank Group / Grant Ellis - Wikipedia (CC BY-SA 4.0)
Kristalina Georgieva, directrice du Fonds Monétaire International, le 24 février 2019.

L'issue des négociations entre la Tunisie et le Fonds Monétaire International (FMI) semble positive selon les dernières déclarations.

L'ambassadeur français André Parant s'est dit optimiste quant à la conclusion prochaine d'un accord, tandis que la directrice du FMI, Kristalina Georgieva, a salué les progrès importants réalisés par la Tunisie en vue de l'approbation de l'accord, et a exprimé sa confiance que cela se produirait dans les prochaines semaines. Ces discussions sont considérées comme cruciales pour l'économie tunisienne en difficulté.

Vers un accord définitif ? 

La situation économique de la Tunisie est préoccupante avec une note souveraine abaissée au rang de « risque élevé » par l’agence de notation Moody’s. En effet, le pays doit faire face à une inflation qui a dépassé les 10 % en décembre et un taux de chômage élevé, qui stagne à 15 %.

Pour remédier à cette situation, le pays est en discussion avec le FMI pour un prêt de 1,9 milliard de dollars qui doit apporter une bouffée d’oxygène à l’économie tunisienne. Cependant, les discussions ont été suspendues en décembre en raison de blocages techniques et politiques.

Toutefois, l’ambassadeur français André Parant a déclaré être optimiste quant à la conclusion prochaine d’un accord, tandis que la directrice du FMI, Kristalina Georgieva, s’est dite confiante que cela aurait lieu dans les prochaines semaines.

Pourquoi tant de négociation pour cet accord ? 

Effectivement, la situation politique en Tunisie est très instable, ce qui représente un obstacle à la conclusion d'un accord. Depuis le coup de force du président Kaïs Saïed en juillet 2021, la majorité des partis politiques ont critiqué la concentration des pouvoirs et la gouvernance autoritaire. Les récentes arrestations d'opposants politiques et de membres de la société civile ont également accentué l'inquiétude. 

De plus, le taux d'abstention élevé lors des élections législatives de décembre et janvier suggère un manque de confiance de la population envers les partis politiques et le système en place. Ces éléments rendent la stabilité politique nécessaire à la conclusion d'un accord avec le FMI difficile à atteindre.

Le FMI attend toujours des garanties 

Il semble que le manque d'appropriation du programme de réformes économiques par les acteurs locaux soit un problème majeur dans les négociations entre la Tunisie et le FMI. Ce dernier attend des autorités tunisiennes qu'elles acceptent publiquement les mesures d'austérité proposées pour limiter les risques d'explosion sociale. 

Cependant, le président Kaïs Saïed n'a pas encore officiellement reconnu la nécessité de ce programme et continue d'imputer la responsabilité des problèmes économiques à d'autres facteurs.

Selon une source diplomatique, la peur d'une répétition des événements de 1984, lorsque des émeutes ont éclaté après la levée des subventions sur les produits céréaliers, pèse toujours sur les décisions économiques en Tunisie.

Les autorités tunisiennes jouent le jeu ! 

La loi de finances 2023, ratifiée fin décembre par le chef de l'Etat tunisien, prévoit une série de réformes pour rééquilibrer les finances de l'Etat. L'une des réformes les plus surveillées par les partenaires internationaux concerne la levée des subventions sur les hydrocarbures, qui représentent 5% du PIB et ont considérablement augmenté entre 2021 et 2022 en raison de l'envolée des prix du baril à l'international.

La Tunisie vise à parvenir à la vérité des prix d'ici fin 2023, malgré la réticence de certains acteurs locaux à accepter les mesures d'austérité nécessaires pour atteindre cet objectif.