Tunisie : Ayachi Zammel, candidat à la présidentielle, à nouveau arrêté après avoir été libéré de prison !
6 septembre 2024 à 13h20 par La rédaction
Alors qu’il venait d’être libéré, Ayachi Zammel a été arrêté à nouveau, plongeant la Tunisie dans une controverse autour de l’intégrité des élections présidentielles prévues pour octobre.
Le climat politique en Tunisie continue de se tendre à l’approche des élections présidentielles du 6 octobre. Ayachi Zammel, l'un des trois candidats autorisés par la commission électorale à participer à ce scrutin, fait l’objet de multiples arrestations et de graves accusations.
Arrêté lundi dernier, il avait été brièvement libéré ce jeudi 5 septembre avant d’être immédiatement interpellé de nouveau. Il est accusé de falsification de parrainages, une affaire qui soulève des inquiétudes sur la transparence de la prochaine élection.
Retour en détention après une libération provisoire
Ayachi Zammel, candidat à l’élection présidentielle, avait été arrêté pour son implication présumée dans la falsification de parrainages. Un mandat de dépôt avait été émis contre lui, l’accusant d’avoir recueilli des signatures irrégulières pour valider sa candidature.
Toutefois, jeudi soir, la chambre correctionnelle estivale du tribunal de première instance de Manouba lui avait accordé une libération provisoire, repoussant l'examen de son dossier au 19 septembre. Mais peu de temps après sa sortie de la prison civile de Borj El Amri, le candidat à la présidentielle a été de nouveau arrêté par les autorités.
Selon son avocat, Abdessattar Messaoudi, l’arrestation s’est déroulée dans des conditions confuses. Certains membres de son équipe de campagne, comme Mahdi Abdel Jawad, ont décrit cette nouvelle interpellation comme un « enlèvement », orchestré par la Garde nationale, qui l’aurait conduit vers un lieu inconnu.
Des accusations niées par le candidat
Ayachi Zammel, qui nie en bloc les accusations de falsification, estime être victime de persécutions politiques. Il avait précédemment déclaré qu’il subissait « des restrictions et des intimidations » en raison de son statut de concurrent sérieux face au président sortant, Kaïs Saïed. Selon lui, ces manœuvres viseraient à affaiblir sa candidature, voire à l’écarter définitivement de la course présidentielle.
Réactions internationales
La situation actuelle suscite des préoccupations au-delà des frontières tunisiennes. L’Union européenne a exprimé son inquiétude face à cette affaire, dénonçant une « limitation continue de l’espace démocratique » en Tunisie.
Dans un communiqué, une porte-parole du service diplomatique de l’UE a rappelé que « l'État de droit et le respect de la séparation des pouvoirs » sont des piliers essentiels de toute démocratie, tout comme le droit à un « procès équitable » et des « élections libres ».
Bruxelles a également regretté la décision des autorités électorales tunisiennes d’exclure plusieurs candidats, y voyant une réduction du choix offert aux citoyens tunisiens. « Cette décision s'ajoute à l'arrestation et la condamnation à des peines de prison de personnalités politiques ces dernières semaines, parmi lesquelles figuraient certains candidats potentiels à l'élection présidentielle », a-t-elle ajouté.